L’Inde et la Chine ont entamé mardi la 7e édition de leurs exercices antiterroristes conjoints «Main dans la main» dans la ville chinoise de Chengdu, pour la première fois depuis leur confrontation de Doklam l’année dernière. Cela aidera Pékin et New Delhi à rétablir leur confiance mutuelle, ont déclaré à Sputnik deux analystes russe et chinois.
Les exercices antiterroristes conjoints sino-indiens «Main dans la main» qui ont démarré mardi 11 décembre dans la ville chinoise de Chengdu seraient un bilan symbolique du développement des relations entre la Chine et l’Inde en 2018, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Natalia Zamaraïeva, collaboratrice à l’Institut des études orientales de l’Académie des sciences de Russie.
«La lutte contre le terrorisme fait partie du programme général adopté par l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Et les actuels exercices devraient également être considérés dans le contexte de ce programme. Un autre leitmotiv en est la normalisation des relations sur l’ensemble de la région», a indiqué l’interlocutrice de l’agence.
Et de rappeler que la Chine intervenait en médiateur dans les efforts déployés pour faire baisser la tension, notamment entre l’Inde et le Pakistan, ainsi qu’entre le Pakistan et les États-Unis.
«Par ailleurs, ces exercices antiterroristes se déroulent à la veille d’un nouveau round de contacts entre la Chine, le Pakistan et l’Afghanistan en vue de régler le conflit intérieur afghan qui est accompagné d’innombrables raids de terroristes. Aussi, les exercices sino-indiens « Main dans la main » pourraient-ils être considérés comme un pas vers la détente dans la région», a résumé la Russe.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Zhang Jiadong, de l’université Fudan à Shanghai, a rappelé que les exercices «Main dans la main» étaient menés depuis 2013, mais que l’année dernière avait fait exception en raison du conflit frontalier entre la Chine et l’Inde.
«Le fait que cette année, ils ont repris pour la 7e fois témoigne du resserrement des liens entre les deux armées. […] Bien que les relations entre les militaires chinois et indiens aient commencé à se normaliser, le niveau de coopération entre eux est pour le moment assez bas», a reconnu l’expert.
La presse internationale évoque à cette occasion le sommet informel entre le Premier ministre indien, Narendra Modi, et le Président chinois, Xi Jinping, qui s’est tenu à Wuhan, en Chine, en avril dernier ainsi que le «consensus notable» atteint entre les deux dirigeants pour améliorer les relations bilatérales. Selon les médias, les contacts entre les deux armées et les troupes des frontières font partie de ces efforts visant à mettre en œuvre le résultat positif de ce sommet sino-indien.
Source: Sputnik