Lors de sa visite mardi 27 novembre à Tunis, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a promis une aide financière de deux milliards de dollars au gouvernement tunisien. Est-ce un chantage ?
Le magazine francophone Jeune Afrique a révélé une aide financière de deux milliards de dollars promise par le prince héritier saoudien au gouvernement tunisien lors de sa visite dans ce pays.
Selon Jeune Afrique, Mohammed ben Salmane s’est engagé à fournir un prêt de deux milliards de dollars à la Tunisie et à lui vendre une quantité de pétrole dont la valeur s’élève à 400 millions de dollars avec une réduction considérable.
« Le gouvernement tunisien a un besoin urgent de cette somme pour pouvoir faire sortir le pays d’une grave crise économique. C’est la raison pour laquelle la diplomatie tunisienne a fait de son mieux pour honorer tous les protocoles diplomatiques dans le respect de Ben Salmane », ajoute le quotidien.
Jeune Afrique a précisé que les responsables tunisiens avaient refusé de faire allusion à des sujets controversés comme le meurtre de Jamal Khashoggi, journaliste dissident saoudien, et l’extradition de Zine ben Ali qui s’est réfugié en Arabie saoudite après la révolution du 14 juin 2011.
Le tribunal tunisien a réclamé en 2012 l’extradition de Zine ben Ali, mais la demande n’a jamais été prise en compte par les responsables saoudiens.
Sous une forte tension nourrie par les protestations populaires, le prince héritier saoudien est arrivé hier en Tunisie où son séjour n’a duré que trois heures. Mal accueilli par le peuple tunisien, Ben Salmane a été obligé de quitter le pays sans même avoir participé à une conférence de presse.
Les syndicats d’écrivains, d’avocats et d’activistes tunisiens avaient demandé au gouvernement de ne pas autoriser l’arrivée de ben Salmane dans le « pays de la révolution ».