« C’est le tour du Pakistan », a écrit l’éditorialiste de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, en évoquant les propos du président des États-Unis, Donald Trump dans une interview donnée à la chaîne Fox News.
Dans cette interview, Trump a critiqué vivement le Pakistan pour sa collaboration « imparfaite » dans le domaine de la lutte antiterroriste, en accusant Islamabad d’avoir caché les informations concernant le séjour d’Oussama ben Laden près de la capitale pakistanaise il y a quelques années.
Selon Atwan, la colère de Donald Trump vient surtout de la défaite des États-Unis en Afghanistan où se trouvent 7.000 militaires américains. Dix-sept ans après l’intervention américaine en Afghanistan pour renverser le gouvernement des Talibans, ces derniers contrôlent toujours plus de 50% du territoire afghan.
Atwan a écrit : « L’envoyé spécial du président Trump pour l’Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a rencontré à Doha (Qatar) les représentants des Talibans en les suppliant d’arrêter leurs opérations.
Après trois jours de discussions, les Talibans ont rejeté la demande de Khalilzad et ont insisté sur la poursuite de leurs actions pour reprendre le pouvoir en Afghanistan en soulignant qu’ils autoriseraient le retrait en sécurité des soldats américains. Maintenant, Trump veut compenser son échec en Afghanistan en s’en prenant au Premier ministre pakistanais, Imran Khan. »
Le Premier ministre pakistanais a dénoncé lundi les déclarations de Donald Trump contre le Pakistan.
Après que Donald Trump a déclaré dimanche sur la chaîne de télévision Fox news qu’il avait annulé des centaines de millions de dollars d’aide destinés au Pakistan parce qu’« il [le Pakistan] ne fait rien, rien du tout, pour nous », Imran Khan a déclaré que la guerre contre le terrorisme a fait 75.000 victimes au Pakistan et a causé 123 milliards de dollars de pertes à l’économie pakistanaise.
Il a qualifié ensuite de « minuscules », la somme de 20 milliards de dollars reçue des États-Unis pendant plusieurs années.
Abdel Bari Atwan estime que la colère de Trump contre le Pakistan s’expliquerait aussi par un processus progressif de rapprochement de ce pays avec la République islamique d’Iran, d’autant plus qu’Islamabad a exprimé clairement son oppositions aux sanctions unilatérales des États-Unis contre Téhéran.
« Les États-Unis s’inquiètent de la coopération accrue entre Téhéran et Islamabad, surtout que le Pakistan possède l’arme atomique et un savoir-faire remarquable dans le domaine de l’enrichissement de l’uranium et de la fabrication des ogives nucléaires », a écrit Abdel Bari Atwan.
Source: PressTV