Le premier hélicoptère arctique Mi-8AMTCh VA a été livré mardi à l’aviation navale russe. Selon le ministère de la Défense du pays, cet appareil ne craint ni les grands froids ni les tempêtes de neige. Ce qui caractérise cet appareil c’est un cockpit renforcé, un puissant système de réchauffement et la capacité de se mettre en marche même par —60°C. Un appareil de ce type vient d’être livré à l’aviation navale russe.
L’hélicoptère de transport militaire en question a été conçu spécialement pour le groupement arctique russe qui contrôle les frontières septentrionales du pays. La distance franchissable s’élève à sept heures et pendant cette période il peut parcourir 1 500km, ce qui en fait un appareil absolument unique en son genre. D’ailleurs, la Chine et plusieurs ministères russes ont déjà manifesté un intérêt pour l’acquisition de cet appareil.
« Il a un potentiel d’exportation », considère Leonid Belyck, directeur exécutif de l’usine d’aviation d’Oulan-Oude, soulignant que cet appareil pourrait notamment intéresser l’Argentine et des pays ayant des intérêts dans la région arctique. « Le premier avion est comme la première pierre, il sera exploité (par l’aviation navale, ndlr), puis suivront […] de nouveaux contrats en fonction des besoins », a-t-il expliqué.
Conçu sur la base de l’hélicoptère multirôle Mi-8AMTSh, cet aéronef dispose d’un arsenal d’armes impressionnant qui lui vaut son surnom de « Terminator ». Plus précisément, sur ses supports, on peut trouver des missiles supersoniques antichars guidés, jusqu’à 4 paniers de 20 roquettes chacun, des canons, ainsi que deux mitrailleuses de 7,62 mm à la proue et à l’arrière de l’appareil.
En développant la version « arctique » de l’hélicoptère, les ingénieurs russes ont porté une attention toute particulière à trois composants principaux, indispensables pour les opérations dans les conditions du Grand Nord. Tout d’abord, l’hélicoptère a été doté de moteurs à turbine à gaz plus puissants avec une transmission renforcée ainsi que d’une installation de propulsion auxiliaire à la puissance accrue.
Cette dernière est nécessaire pour le fonctionnement autonome de l’appareil dans un aérodrome isolé, pour préparer le matériel pour le vol, pour réchauffer la cabine et les combinaisons de sauvetage en mer.
Deuxièmement, pour que l’aéronef et l’équipage endurent les températures extrêmement basses, les ingénieurs ont pensé absolument à tout. Ils ont installé un dispositif de préchauffage pour la propulsion et la transmission. Les tuyaux des systèmes d’huile, d’alimentation et hydrauliques ont été renforcés et protégés.
Bien sûr, la cabine et la soute ont reçu des dispositifs de chauffage additionnels. Pour protéger le Mi-8AMTSh contre le froid, les constructeurs ont employé des technologies utilisées dans les vaisseaux spatiaux. Si le froid extrême pose des problèmes, ce qui est le plus dangereux c’est le terrain plat sans aucun repère, où il est facile de se perdre, par exemple les déserts neigeux de la toundra ou les champs de glace tout blancs de l’océan Arctique.
C’est pourquoi à bord du « Terminator arctique » un pilote automatique numérique est installé qui améliore la précision du pilotage et de la navigation dans les conditions susmentionnées, aussi bien que pendant la nuit polaire arctique.
Les ingénieurs ont également installé sur cet hélicoptère un blindage amélioré en cermet léger et une nouvelle avionique, qui comprend notamment un radar météo, un système de navigation double (par satellite et inertiel), un équipement infrarouge, ainsi que des lunettes de vision nocturne pour les pilotes, aussi bien qu’un radiogoniomètre unique qui fonctionne sur toutes les fréquences d’urgence et dédié à la recherche des personnes en détresse.
Source: Sputnik