L’organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé lundi la communauté internationale à des « actes » contre la Chine, qu’elle accuse d’interner arbitrairement des citoyens musulmans dans des « centres de rééducation », sous couvert d’antiterrorisme.
Dans un rapport présenté comme fondé sur des témoignages d’ex-détenus, l’association américaine HRW dépeint la situation au Xinjiang (nord-ouest). Cette région chinoise frontalière de l’Afghanistan et du Pakistan est confrontée à une forte instabilité.
Pékin est accusé par des organisations de défense des droits de l’homme d’y avoir ouvert des « centres de rééducation » pour les personnes soupçonnées d’intentions hostiles. La plupart seraient des Ouïghours ou des Kazakhs, les principales ethnies musulmanes du Xinjiang.
« (Les détenus) sont obligés de suivre des cours de chinois et de chanter les louanges du Parti communiste chinois (au pouvoir) », affirme HRW.
La Chine a été accusée en août, devant un comité des droits de l’homme de l’ONU à Genève, de détenir ou d’avoir détenu un million de personnes dans ces centres. L’AFP n’est pas en mesure de confirmer ce chiffre.
« Ils m’ont interrogé pendant quatre jours et quatre nuits. Je n’étais pas autorisé à dormir. J’étais attaché à une chaise en fer », raconte dans le rapport un homme identifié par son seul prénom, Ehmet.
Un autre détenu, du nom d’Erkin, explique avoir été placé à l’isolement après s’être rebellé. « C’était un puits de 1,8 mètre de profondeur et peut-être de 80 centimètres de large. C’était très étroit et il était impossible de bouger. Il faisait froid en hiver et ils me versaient de l’eau dessus. »
« Le gouvernement chinois commet des violations des droits de l’homme au Xinjiang à une échelle jamais vue dans le pays depuis des décennies », assure Sophie Richardson, directrice Chine de l’organisation. « Face aux preuves accablantes de graves exactions au Xinjiang, les gouvernements étrangers doivent passer aux actes ».
Les autorités du Xinjiang ont renforcé les restrictions face à ce qu’elles qualifient « d’extrémisme religieux ». Elles interdisent notamment depuis 2017 le port du voile intégral. Et découragent l’observance du jeûne du ramadan par les fonctionnaires et les étudiants.
Source: Avec AFP