Les pourparlers de paix sur la guerre au Yémen sous l’égide de l’ONU ont pris fin samedi avant même de véritablement commencer, l’envoyé spécial reconnaissant qu’il n’avait pas été possible de faire venir la délégation nationale représentant les forces yéménites (armée + Ansarullah) à Genève.
« Nous ne sommes pas parvenus à faire venir ici (…) la délégation de Sanaa. Nous n’avons tout simplement pas réussi », a regretté Martin Griffiths devant la presse, ajoutant qu’il était « trop tôt de dire quand se tiendront les prochaines consultations ».
Il a affirmé que des problèmes logistiques ont empêché l’arrivée de la délégation nationale qui était intéressé à prendre part aux pourparlers de Genève.
Une délégation des représentants d’Ansarullah se trouvait toujours à Sanaa vendredi, réaffirmant ses trois conditions pour participer aux pourparlers de Genève, dont celle de pouvoir rentrer dans la capitale yéménite au terme des discussions.
Le Conseil suprême révolutionnaire, proche d’Ansarullah, avait indiqué dans un communiqué que les représentants de l’armée et d’Ansarullah « soupçonnaient de plus en plus la coalition saoudo-US de chercher à (les) insulter ».
Il a dit craindre que cette coalition militaire, qui a imposé un blocus aérien au pays, ne cherche à empêcher leur délégation de revenir dans la capitale Sanaa, une fois les consultations de Genève finies.
Le Conseil rappelle dans son communiqué diffusé sur Telegram qu’après les pourparlers de Koweït en 2016, la délégation représentant les forces yéménites était restée bloquée trois mois à Oman en raison du blocus aérien.
Les forces yéménites ont posé trois conditions pour aller à Genève où les discussions devaient initialement débuter jeudi.
Outre leur demande de pouvoir rentrer au pays, ils exigent de partir dans un avion omanais et de transférer des blessés vers Mascate, avait déclaré jeudi à l’AFP un membre de leur délégation, Hamid Assem.
Les pourparlers de Genève sont les premiers depuis l’échec en 2016 d’un processus de paix qui avait duré plusieurs mois au Koweït.
La guerre saoudo-US lancée depuis mars 2015 contre le Yémen a fait plus de 10.000 morts et entraîné la pire crise humanitaire actuelle, selon l’ONU.
Vidéo d’une opération à Asir
Avec AFP + AlMasirah