Les exercices militaires d’envergure tenus la semaine dernière par le Corps des gardiens de la République Islamique (CGRI) dans le détroit d’Hormuz n’ont pas été médiatisés par l’Iran. Il s’agissait d’un exercice tactique qui contenait un message. « Très réussies » selon les termes des commandants du CGRI, ces manœuvres ont impliqué le département aérospatial et la marine du CGRI.
Des unités héliportées et des drones ont largement pris part aux manœuvres soigneusement suivies par la flotte US qui a tenu à se garder à 30 kilomètres de la zone des opérations, sans se risquer la moindre provocation.
Le message a-t-il été reçu à Washington? Oui à en croire le général Joseph Votel, chef du commandement central américain au Moyen-Orient : « les manœuvres menées la semaine dernière par les forces navales du Corps des gardiens de la Révolution islamique dans le golfe Persique et près du détroit d’Hormuz contiennent un message à l’adresse de Washington et ce, en réaction au rétablissement des sanctions le 6 août dernier ».
Lors d’un point de presse, tenu le mercredi 8 août, le général Votel a déclaré qu’en employant plus d’une centaine de navires d’attaque rapides, l’Iran a fait « une démonstration de force », a rapporté le quotidien Stars and Stripes.
Reconnaissant les capacités militaires de l’Iran, le général Votel qui a sous son commandement des dizaines de bases militaires US dans la région et quelques 50.000 GI’s, a dit qu' »il était évident que l’Iran a tenu à nous faire part de sa force et de ce qu’il a dans son pouvoir pour agir contre nous, au seuil du retour des sanctions américaines ».
Il a ensuite précisé que les manœuvres se sont déroulés « sans aucun heurt entre les navires iraniens et américains ».
Les médias américains dont CNN ont médiatisé la tenue des manoeuvres militaires iraniens dans le détroit d’Hormuz avant que l’Iran ne le confirme, ce qui constitue selon les analystes le signe d’une vive inquiétude du côté de Washington.
Le président américain a signé le retour d’une première série de sanctions le 7 août contre l’Iran après son retrait de l’accord nucléaire et a menacé de « riposte », ses partenaires s’ils continuent à acheter le brut iranien au-delà du 4 novembre. En réponse à ses menaces, les autorités iraniennes ont laissé entendre qu’il ne serait pas difficile pour l’Iran de riposter.
Les analystes relèvent surtout la posture « défensive » du général américain au cours de son point de presse : « Ils sont capables d’y planter des mines sous-marines, d’y déployer des bateaux chargés d’explosifs ou d’utiliser des radars et des missiles. La marine iranienne jouit d’importantes capacités militaires qui peuvent incommoder les forces US. Mais nous aussi, nous sommes puissants et nous effectuons, de temps en temps, des opérations de déminage dans la région. »
Mercredi 8 août, le secrétaire à la Défense US, James Mattis, a affirmé que le Pentagone n’avait aucun rôle à jouer dans les sanctions que l’administration US fait imposer à l’Iran.
Il y a trois semaines, le commandant en chef de la Force Qods, à la tête des unités extraterritoriales de la RII a convié les Américains de se souvenir de la liste de leurs déboires en Irak, en Afghanistan et en Syrie voire au Yémen, avant de pousser l’Iran à riposter à une tentative de blocage de ses exportations pétrolières.
Source: Avec PressTV