Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est engagé dimanche à lutter contre toute tentative américaine de supprimer l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens dans le Proche-Orient (UNRWA).
Selon Abbas, les dirigeants palestiniens « ne cesseront jamais de défendre la question des réfugiés dans le cadre d’éventuelles négociations de paix ».
« La détermination des dirigeants palestiniens et la fermeté de notre peuple feront échec à toutes les conspirations visant à mettre fin à la cause palestinienne, [car] notre peuple a déjoué toutes les tentatives précédentes visant à saper ses droits légitimes », selon un communiqué cité par l’agence de presse officielle Wafa, rapporte la télévision israélienne i24.
D’après des courriels internes obtenus par le magazine Foreign Policy (FP) publiés vendredi, le gendre et conseiller du président Donald Trump, Jared Kushner, en première ligne sur le dossier du plan de paix américain en vue d’un accord entre les Israéliens et les Palestiniens, a discrètement tenté de faire disparaître l’UNRWA.
« Il est important de déployer de véritables efforts pour déstabiliser l’UNRWA », a écrit M. Kushner à propos de l’agence onusienne le 11 janvier s’adressant à plusieurs hauts responsables, dont l’émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Jason Greenblatt. « Cette [agence] ne fait que perpétuer le statu quo, elle est corrompue, inefficace et n’encourage pas les efforts de paix », selon lui.
Au mois de juin, d’après des responsables palestiniens cités par FP, Kushner a par ailleurs suggéré auprès de responsables jordaniens lors de son voyage au Moyen-Orient, de retirer le statut de réfugié à plus de deux millions de Palestiniens enregistrés, de sorte que les activités de l’UNRWA ne soient plus nécessaires dans le pays.
« [Kushner a déclaré] que la réinstallation des réfugiés doit avoir lieu dans les pays hôtes, et que ces gouvernements peuvent effectuer le travail de l’UNRWA », a rapporté Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Or l’une des principales revendications de la direction palestinienne est le « droit au retour » des Palestiniens.
Les administrations américaines précédentes avaient également réclamé que la vaste majorité des réfugiés palestiniens soit finalement absorbée dans un nouvel État palestinien ou naturalisée dans les pays hôtes.
Mais la question des réfugiés était alors censée être traitée dans le cadre d’un accord de paix global aboutissant à la création d’un État palestinien.
Selon le communiqué publié par WAFA, Abbas avertit que « la question des réfugiés est une question de statut final, qui ne pourra être résolue que par des négociations conduisant à une solution juste et conforme aux résolutions internationales et à l’Initiative de paix arabe ».