Une délégation d’une coalition arabo-kurde soutenue par Washington tient pour la première fois des discussions à Damas sur l’avenir des régions sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie, a indiqué vendredi un responsable.
Cette délégation du Conseil démocratique syrien, le bras politique des forces démocratiques syriennes (FDS), « effectue pour la première une visite officielle à Damas, à l’invitation du gouvernement » du président Bachar al-Assad, a indiqué Riad Darar, co-président du Conseil, à Qamichli (nord-est).
« Nous œuvrons en faveur d’une solution concernant le nord syrien », a-t-il ajouté. M. Darar a émis l’espoir que les discussions à Damas seraient « positives », en insistant sur l’absence de toute « condition préalable aux négociations ».
La délégation comprend plusieurs responsables politiques et militaires de haut rang.
Depuis le début en 2011 du conflit qui ravage la Syrie, la communauté kurde a instauré une autonomie de facto sur les territoires dont elle a pris le contrôle dans le nord et nord-est du pays, avec l’appui de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.
Ces régions représentent plus de 27% du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Dont d’importants champs pétroliers.
Les FDS contrôlent aussi la ville de Raqqa, prise en octobre 2017 aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), avec l’aide de la Coalition internationale et continuent de combattre l’EI dans la province de Deir Ezzor.
Fin mai, le président syrien Bachar al-Assad a menacé de recourir à la force contre les FDS afin de reprendre les régions qu’elles occupent, sans exclure toutefois la tenue de négociations.
« Nous avons d’abord ouvert la voie à des négociations car la majorité des membres (des FDS) sont des Syriens. Si cela ne marche pas, nous allons libérer nos territoires par la force. Nous n’avons pas d’autre choix », avait-il dit.
Peu après, le Conseil démocratique syrien avait indiqué qu’il était prêt à engager « des pourparlers sans conditions » avec le pouvoir.
La guerre en Syrie a débuté en mars 2011 après la militarisation du mouvement de contestation qui réclamait des reformes politiques, due à l’ingérence des monarchies arabes et des puissances occidentales. La Syrie étant un pilier de l’axe occidental qui lutte contre l’occupation israélienne.
La guerre a pris une tournure encore plus violente avec l’entrée en action des groupes djihadistes takfiristes d’obédience wahhabite auxquels se sont alliés les autres groupes rebelles.
Source: Avec AFP