Dr Mads Gilbert, chef de l’équipe médicale norvégienne dans la bande de Gaza, a averti qu’un demi-million de Palestiniens de la bande de Gaza étaient confrontés à un risque de famine catastrophique, soulignant qu’il s’agissait d’une opération de famine systématique s’inscrivant dans le cadre d’une campagne délibérée de génocide menée par Israël avec le soutien direct des États-Unis.
Dans une interview accordée à la chaine qatarie Al Jazeera, Gilbert a déclaré que la situation dans la bande de Gaza a atteint un niveau de détérioration sans précédent, les hôpitaux étant en état d’effondrement complet, en raison du manque de nourriture, d’eau et de médicaments depuis 142 jours consécutifs, et d’un blocus total imposé à la population sans exception.
Rappelant que le ministère palestinien de la Santé avait récemment annoncé la mort de 23 Palestiniens de faim en seulement 48 heures, il a averti que ce chiffre devrait augmenter tragiquement et rapidement dans les prochains jours, d’autant plus qu’un demi-million de personnes vivent dans un état de famine catastrophique, selon la classification des Nations Unies.
Et le syndrome de réalimentation
Il a souligné que ce qui se passe n’est pas le résultat de catastrophes naturelles, mais plutôt l’œuvre d’un agent, affirmant : « Il s’agit d’une famine provoquée par l’homme, qui s’inscrit dans le cadre d’une campagne israélienne de génocide. » Il a ajouté que la communauté internationale a la responsabilité morale immédiate de mettre fin à cette catastrophe, insistant sur la nécessité d’ouvrir immédiatement la bande de Gaza à l’aide alimentaire et médicale.
Il a insisté sur l’urgence de sécuriser les hôpitaux et de déployer des équipes nutritionnelles spécialisées, avertissant que la faim chronique peut tuer des patients, même s’ils reçoivent de la nourriture, en raison du syndrome de réalimentation, une maladie qui menace la vie des personnes souffrant de malnutrition sévère lorsqu’elles recommencent à manger.
L’inaction de la communauté internationale
Malgré cette terrible réalité, Gilbert a exprimé sa consternation face à l’incapacité de la communauté internationale à déclarer Gaza en état de famine, s’interrogeant sur les raisons de ce retard à reconnaître cet état malgré la disponibilité de tous les indicateurs, informations et rapports de terrain et de renseignement de l’ONU.
Il a ajouté que les Nations Unies ont confirmé dans un récent rapport de l’OCHA qu’environ 470 000 Palestiniens ont atteint le niveau IPC5, le plus haut niveau d’insécurité alimentaire, officiellement défini comme une « faim catastrophique ». Il a souligné que le monde entier est conscient des chiffres et des faits, mais n’agit pas.
Source: Média