Une délégation américaine s’est rendue à Ankara vendredi pour discuter des inquiétudes de la Turquie à propos de l’impact des sanctions imposées par les États-Unis à l’Iran.
Washington a annoncé début mai son retrait de l’accord nucléaire iranien signé sous la présidence de Barack Obama et décidé de rétablir ses sanctions à l’égard de Téhéran ainsi que de toutes les entreprises ayant des liens avec la République islamique.
Le premier train de rétablissement de sanctions, fixé au 6 août, concernera l’automobile et l’aéronautique civile. Suivront le 4 novembre l’énergie et la finance.
«Nos autorités compétentes conduisent un travail nécessaire pour que la Turquie ne soit pas affectée négativement par les sanctions à venir», a déclaré vendredi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
«Dans ce cadre, nous avons eu des discussions avec la délégation américaine venue en Turquie», poursuit le texte, sans donner de détails sur le contenu de la rencontre.
«L’Iran est un voisin important pour la Turquie, à la fois en termes de relations économiques et commerciales et de nos importations d’énergie», ajoute le ministère.
Les échanges commerciaux entre l’Iran et la Turquie valent environ 10 milliards de dollars annuels, mais Ankara a exprimé sa volonté de leur faire atteindre 30 milliards.
L’Iran fournit à la Turquie à peu près la moitié de ses importations de pétrole et les touristes iraniens ont une importance croissante pour la Turquie.
Les responsables turcs ont promis de maintenir leurs échanges commerciaux avec l’Iran, Nihat Zeybekçi, alors ministre de l’Economie, qualifiant même les sanctions américaines d’«opportunité».
Ces sanctions «ont été et continueront à être une question très importante et potentiellement litigieuse entre les deux gouvernements», turc et américain, a déclaré un haut responsable américain sous couvert d’anonymat.
Selon lui, la délégation américaine s’est rendue à Ankara «pour clarifier les implications» des sanctions américaines «afin d’éviter toute incompréhension et confusion».
«Le plus tôt nous avons ces discussions (…) le moins nous risquons d’errer dans de nouvelles zones de désaccord par ignorance», a-t-il ajouté.
L’interpellation et le jugement à New York d’un banquier turc, Mehmet Hakan Atilla, pour avoir aidé au contournement des sanctions américaines contre l’Iran à partir de 2012, a contribué à empoisonner les relations entre Ankara et Washington.
Il a été condamné en mai à 32 mois d’emprisonnement, mais M. Atilla a fait appel.
Source: Avec AFP