Dans un article paru par le journal arabophone Rai al-Youm, Khalid al-Jayyussi écrit qu’il ne suffit plus, pour les pays arabes du golfe Persique, de revenir sur l’historique des menaces iraniennes de fermer le détroit d’Hormuz pour tenter de se convaincre que ce pays ne va pas réaliser ses menaces.
« Les menaces iraniennes de fermer le détroit d’Hormuz, par le passé, s’expliquaient par le fait que les intérêts du pays avaient été à l’époque menacés. À l’heure actuelle, les pressions de Trump s’ajoutent à la donne, et qu’est-ce qui pourrait être plus dangereux qu’une rupture des exportations pétrolières iraniennes ? Ce serait certes difficile pour les Iraniens d’opter pour le silence et l’inaction dans une telle conjoncture. »
Et quant aux alternatives envisagées par les pays arabes du golfe Persique, l’article ajoute que les plans maritimes envisagés par l’Arabie saoudite pour exporter son pétrole par le biais de Djibouti — et cela grâce aux dispositifs établis par les Émirats arabes unis — restent toujours irréalisables.
Par ailleurs, les oléoducs construits par les Emirats arabes unis constituent une solution de rechange qui ne pourrait guère servir à d’autres pays arabes de la région.
Il ne faudrait pas oublier que le détroit d’Hormuz est un itinéraire vital pour transférer du gaz et du pétrole au monde. Rai al-Youm précise qu’un tiers de la production pétrolière mondiale passe par le détroit d’Hormuz, ce que confirment d’ailleurs des enquêtes américaines. Ce détroit reliant l’Iran au Sultanat d’Oman représente en réalité une artère vitale pour les États du golfe Persique.
Et il ne faudrait pas oublier, non plus, que si jamais l’Iran fermait le détroit d’Hormuz, cette mesure ne mettrait pas en danger les intérêts du principal acheteur de pétrole iranien qu’est la Chine. Et il est évident qu’en contrepartie, la Chine est censée être toujours consciente de la responsabilité qui lui revient à ce sujet.
« Autrement dit, la Chine devrait à son tour continuer à importer du pétrole iranien, sans trop s’inquiéter des menaces américaines », ajoute l’expert.
Partant de ce point de vue, l’analyste du journal Rai al-Youm conclut que pour préserver son partenaire économique chinois de toute retombée négative, il est probable que l’Iran autorise uniquement les pétroliers chinois à passer par le détroit stratégique d’Hormuz.
« Quoi qu’il en soit, dans tous nos pronostics et hypothèses, nous devrions nous rappeler les dires du commandant du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), qui disait que le détroit d’Hormuz “pourra être utilisé par tout le monde ou par personne” », ajoute l’analyse de Rai al-Youm.
Source: PressTV