Après l’enquête sur l’incident qui s’est produit le 1er mai 2018, le commandement de l’armée de l’air des USA avait décidé de suspendre les vols des bombardiers stratégiques B-1B et d’inspecter les appareils pour être sûrs qu’ils ne présentaient pas les défauts qui ont causé l’accident en mai, écrit lundi 9 juillet le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Rappelons que l’équipage de l’avion B-1B rattaché au 7e régiment aérien de bombardement (base aérienne Dyess) a décidé de quitter l’appareil lors d’une situation imprévue, mais n’a pas réussi à le faire à cause d’un dysfonctionnement du système d’éjection.
L’équipage a réussi à effectuer un atterrissage d’urgence à l’aéroport et port spatial de Midland au Texas (Midland International Air & Space Port), tout le monde a survécu, l’avion n’a pas explosé et ne s’est pas désintégré. Le directeur de l’aéroport avait initialement déclaré aux médias locaux que les militaires avaient demandé d’effectuer un atterrissage d’urgence à cause d’un départ de feu au niveau du moteur.
A l’issue de son travail, la commission spéciale du commandement de l’armée de l’air américaine a décidé le 7 juin 2018 de clouer au sol pour une durée indéterminée tous les bombardiers B-1B à disposition actuellement du commandement des frappes globales, soit, ni plus ni moins, deux bombardiers stratégiques sur cinq.
La sécurité est une chose, mais puisque la date exacte du retour de tous les B-1B dans les airs n’a pas été annoncée par les militaires américains, il ne faut certainement pas s’attendre à leur participation à différentes attaques «au nom de la démocratie» qui pourraient être organisées par le Pentagone à travers le monde. Ainsi, les habitants des villes syriennes peuvent dormir tranquille pour l’instant: dans la région le commandement américain dispose uniquement de B-1B, ceux-là même qui viennent d’être suspendus.
Certes, le Global Strike Command possède encore deux B-52H et un avion furtif B-2A, mais les premiers sont trop vieux et lents (leur projection demande beaucoup de temps) et les seconds sont trop chers (notamment en exploitation) pour les lancer dans le feu de l’action quand l’existence des USA en tant qu’État indépendant n’est pas en jeu. D’autant que la pluie pourrait à nouveau mouiller un capteur du bombardier stratégique avant qu’il ne s’effondre, faisant une nouvelle brèche de quelques millions de dollars dans le budget de l’armée de l’air américaine — c’est ce qui s’est produit le 23 février 2008 quand, à Guam, un bombardier B-2A Spirit of Kansas, avec 5.176 heures de vol au compteur, s’est écrasé et a brûlé immédiatement après le décollage.
Dans l’ensemble, il faut dire que quelque chose ne tourne pas rond ces derniers temps dans l’aviation stratégique des États-Unis.
La tendance est flagrante. Notamment dans le domaine de la sécurité des vols dans l’armée de l’air américaine (au cours des cinq dernières années, le nombre d’accidents et de crashs a augmenté de 39% pour atteindre un total de 5.500), et particulièrement dans la partie qui concerne la préparation et l’état moral et psychologique des pilotes, conclut le journal.
Source: Sputnik