Après avoir expliqué que les sociétés internationales qui ont des intérêts en Iran seront sanctionnées, Washington menace les pays qui achètent du pétrole à Téhéran.
Les États-Unis exigent que tous les pays cessent d’importer du pétrole iranien d’ici novembre 2018. Ceux qui ne se plieront pas à cette exigence seront soumis à des sanctions.
Les experts prévoient que les acteurs importants ne stopperont pas complètement leurs achats de pétrole iranien.
Les États-Unis ont appelé tous les pays à stopper complètement leurs importations de pétrole iranien d’ici le 4 novembre s’ils veulent échapper aux sanctions américaines, qui ont été rétablies après le retrait de Washington de l’accord sur le nucléaire iranien, a-t-on appris, mercredi 27 juin 2018, d’un haut responsable américain.
Washington ne comptait pas faire d’exceptions : absolument tous les pays pourraient faire l’objet des nouvelles sanctions américaines, y compris les alliés des USA, ont souligné les sources américaines.
L’annonce américaine a provoqué la montée du prix du baril du pétrole sur les marchés mondiaux.
Une délégation diplomatique américaine aurait déjà effectué des visites d’avertissement au Royaume-Uni, en Allemagne et en France. Les Américains ont également visité plusieurs pays d’Asie pour trouver une entente dans l’affaire de l’« isolement des flux de financement » de l’Iran.
Donald Trump a retiré le 8 mai les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. Il a rétabli, à cette occasion, toutes les sanctions américaines levées dans le cadre de cet accord, y compris les sanctions secondaires qui frappent les entreprises étrangères qui continueraient de faire affaire avec Téhéran.
Téhéran a déjà répondu à l’annonce des USA. Un représentant du ministère iranien du Pétrole a déclaré à l’agence de presse Tasnim que les exigences américaines étaient « impossibles à remplir ».
« Le mois dernier, l’Iran a exporté 2,8 millions de barils de pétrole brut et de condensat de gaz. Actuellement, le volume est de 2,5 millions de barils. Il est impossible de supprimer une telle quantité de pétrole brut et de condensat de gaz du marché mondial en quelques mois », explique le représentant iranien.
Et de poursuivre : « Malgré la suspension des achats de pétrole iranien par les compagnies européennes ces dernières semaines, l’Iran continue d’exporter du pétrole en Europe, en Asie et ailleurs dans le monde. »
Par ailleurs, la menace américaine a provoqué les réactions de différents pays. Le ministre russe de l’Énergie a déclaré que son pays examinerait uniquement sur la base des normes juridiques la demande de la partie américaine appelant Moscou à arrêter d’importer du pétrole iranien.
La France a également rappelé son attachement à l’accord nucléaire en réponse aux récentes menaces des Américains, qui intiment l’ordre à l’Europe de réduire à zéro ses achats de pétrole iranien d’ici le 3 novembre.
Vladimir Sajine, chercheur de l’Institut d’études orientales affilié à l’Académie des sciences de Russie, pense que peu de pays importateurs se plieront aux exigences de Washington. « La Chine, l’Inde, la Corée du Sud et la Turquie achètent de grandes quantités de pétrole à l’Iran. La dernière fois que les sanctions avaient eu cours, entre 2012 et 2015, les principaux acheteurs de pétrole iranien avaient effectivement réduit leurs achats, mais ils ne les avaient pas cessés complètement. »
Avec Sputnik