Le Bahreïn sera le premier pays du Golfe qui établira des relations avec Israël, a déclaré un responsable du régime bahreïni pour le site d’information israélien i24.
« Le Bahreïn ne considère pas Israël comme un ennemi », a-t-il aussi ajouté sous le couvert de l’anonymat.
Interrogé sur l’arrivée à Manama le 24 juin prochain d’une délégation israélienne pour faire part à la rencontre organisée par le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, le responsable bahreïni a répondu : « Manama est obligé d’accueillir la délégation israélienne et de lui permettre de participer et d’exprimer son point de vue ».
Selon lui, « le rapprochement entre son pays et l’entité sioniste ne s’oppose pas aux principes fondamentaux de l’Etat du Bahreïn ».
L’entité bahreïnie a été fondée depuis plus de deux siècles avec l’aide de la Grande Bretagne en y intronisant la tribu des Khalifat.
Elle fait depuis les années 90 du siècle dernier l’objet d’un mouvement de revendication de la part de sa population autochtone pour réclamer une monarchie constitutionnelle. Il a atteint son apogée à partir de 2011, via un mouvement de protestation populaire. Il a été contré avec l’intervention de la monarchie saoudienne qui a dépêché des unités militaires, et réprimé la population autochtone. Avec le feu vert tacite des puissances occidentales, les Etats-Unis disposant d’une base militaire dans ce pays. Cette répression est d’autant plus forte que le régime bahreïni est d’obédience wahhabite alors que la majeure partie de la population est chiite. Cette dernière est farouchement hostile à l’occupation israélienne et se démarque de la position du régime.
Le rapprochement de ce royaume avec l’entité sioniste a été amorcé depuis de nombreuses années, via des contacts entre le régime bahreïni et des institutions pro israéliennes aux Etats-Unis, qui sont restés secrets pendant longtemps. Depuis un an, il est devenu plus ostentatoire.
Le mois de mai dernier, le ministre bahreïni Khaled Ben Ahmad al-Khalifah s’est fait le pourfendeur d’Israël dont les positions dans le Golan occupé avaient l’objet de tirs en provenance du sud syrien, en riposte à une attaque israélienne. « Israël a le droit de se défendre contre l’Iran », a-t-il argué.
Le même ministre bahreïni avait aussi minimisé la gravité de la décision prise par le président américain Donald Trump de reconnaitre la ville sainte de Jérusalem al-Quds comme la capitale d’Israël et d’y transférer la capitale de son pays. « La région dans laquelle l’ambassade américaine a été inaugurée n’est qu’un quartier dans la partie occidentale de la ville », a-t-il dit.