Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’inquiète d’un risque de guerre entre les Palestiniens et Israël dans un rapport remis récemment au Conseil de sécurité, alors que plus de 13.000 d’entre eux ont été blessés par balles depuis mars dans la bande de Gaza, selon la Croix-Rouge internationale.
Dans son premier rapport écrit sur la colonisation israélienne, en application d’une résolution adoptée en décembre 2016 grâce à une rare abstention de l’ex-administration démocrate de Barack Obama, Antonio Guterres souligne qu’il « condamne sans équivoque les étapes franchies par toutes les parties pour arriver à la situation dangereuse et fragile » aujourd’hui dans le conflit israélo-palestinien.
Son document écrit, réclamé de longue date par certains membres occidentaux de l’ONU et obtenu par l’AFP, a été remis la semaine dernière au Conseil de sécurité dans la perspective d’une réunion mensuelle sur le Proche-Orient programmée mardi.
L’aggravation du conflit est la pire depuis la guerre en 2014 entre Israël et le Hamas. « C’est et cela devrait être pour tous un avertissement sur le risque qui se rapproche d’une guerre », avertit le patron de l’ONU. « Je suis choqué par le nombre de morts et de blessés palestiniens en raison du recours aux balles réelles par les forces de défense israéliennes » depuis le début en mars de manifestations palestiniennes dans la bande de Gaza près d’Israël, ajoute-t-il.
Israël a le devoir d' »exercer un maximum de retenue » et de protéger les civils en application du droit international, souligne-t-il dans son rapport.
Selon la Croix-Rouge internationale, ce recours à des balles réelles par Israël a fait au moins 13.000 blessés depuis mars.
La « grande majorité des blessés hospitalisés sont atteints sérieusement, certains souffrant de multiples blessures par balles », a précisé à des médias à New York Robert Mardini, responsable pour le Moyen-Orient au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Quelque 1.400 Palestiniens ont été touchés chacun par trois à cinq balles, principalement dans les jambes, a-t-il indiqué.
« C’est une crise d’une ampleur sans précédent dans la bande de Gaza », a affirmé Robert Mardini. La charge de travail pour les secouristes et personnels médicaux dépasse la guerre de 2014 entre Israël et le Hamas, a-t-il ajouté. La Croix-Rouge internationale prévoit d’ouvrir une nouvelle unité de 50 lits à l’hôpital de Gaza, a précisé le responsable.
Au moins 132 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars, début d’un mouvement de protestation dans l’enclave sous contrôle du mouvement islamiste Hamas, le long de la frontière. Aucun Israélien n’a été tué.
Les Palestiniens de Gaza protestent contre le blocus israélien qui étouffe l’enclave depuis plus de 10 ans et pour le droit au retour des Palestiniens qui ont fui ou été chassés de leurs terres lors de la création d' »Israël » en 1948.
Israël dit tirer à balles réelles en dernier recours pour protéger ses frontières, ses soldats et sa population. Il accuse le Hamas de se servir de la protestation pour couvrir des attaques contre les soldats et des tentatives d’infiltration en « Israël ».
Source: Sputnik