Les États-Unis continuent de construire des missiles interdits par le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), selon le quotidien du ministère russe de la Défense.
Dans un entretien au quotidien officiel du ministère russe de la Défense, Krasnaïa zvezda, le directeur du Centre pour la réduction du danger nucléaire Sergueï Ryjkov a déclaré que les États-Unis construisaient des missiles à courte et moyenne portée dans le cadre des travaux sur le bouclier antimissile.
«Pour parachever des éléments de leur système de défense antimissile les États-Unis utilisent des cibles simulant un large éventail de missiles balistiques à courte et moyenne portée, plus particulièrement des Hera, MRT, Aries, LV-2, Storm, Storm-2 ou MRBM entre autres. La production de tels missiles et leur lancement sont interdits par le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) car en termes de caractéristiques ils appartiennent à la classe des missiles à courte et moyenne portée que ce traité prohibe», a déclaré M.Ryjkov cité par le média.
Il a ajouté que tels missiles étaient, au fond, des vecteurs universels qui pouvaient être utilisés en tant que missiles balistiques de combat s’ils se trouvent équipés d’une ogive appropriée.
«Le développement et les essais de ces missiles créent un précédent permettant de contourner le Traité FNI car ils sont capables d’acheminer les armes à des distances limitées par ce traité», a signalé Sergueï Ryjkov.
Signé le 8 décembre 1987 par le Président américain Ronald Reagan et le secrétaire général du Parti communiste Mikhaïl Gorbatchev, le Traité FNI visait à détruire en trois ans les missiles d’une portée de 500 à 5.500 km.
En mai 1991, les conditions prévues par l’accord ont été remplies: l’Union soviétique a détruit plus de 1.700 missiles balistiques et de croisière basés au sol, et Washington s’en est débarrassé de 859.
Conclu à durée indéterminée, le Traité permet à chacune des parties de le quitter en justifiant l’indispensabilité de son geste. Ces 30 dernières années, Moscou et Washington ne cessent d’échanger des piques, s’accusant l’un et l’autre de violer le document et menaçant de le quitter.
Source: Sputnik