Près de 99 civils, dont plusieurs élèves, ont été tués et blessés suite à des frappes saoudiennes ayant visé lundi le bureau présidentiel dans la capitale Sanaa.
Le correspondant de la chaine yéménite AlMasirah a fait état de la mort de 6 citoyens dont un enfant.
Peu auparavant, l’aviation de la coalition saoudo-US a bombardé les ministères de la Défense et de l’Intérieur également à Sanaa.
Le mouvement de résistance yéménite Ansarullah a affirmé qu’aucun des dirigeants ne se trouvait dans les locaux pilonnés.
Rappelons que plus de 37 mille civils yéménites ont été tués depuis le début de l’agression saoudo-US contre le Yémen, en mars 2015, selon un bilan fourni par des organisations yéménites.
Par ailleurs, les unités balistiques de l’armée yéménite et d’Ansarullah ont tiré quatre missiles de type Zelzal-1, lundi 7 mai, vers les positions des mercenaires à la solde de Riyad, actifs dans la région d’al-Fardha à Nehm, au nord-est de la capitale Sanaa.
Rien n’a pour le moment filtré sur les éventuels pertes et dégâts infligés aux mercenaires.
Socotra se révolte
Des centaines de Yéménites se sont rassemblés lundi dans le nord de l’île de Socotra pour exiger l’expulsion des « forces d’occupation » des Emirats Arabes Unis (EAU), alors que le gouvernement démissionnaire pro-saoudien estime que rien ne « justifie » la présence militaire étrangère .
Le débarquement de soldats émiratis, membres de la coalition dirigée par Riyad sur l’île de Socotra a suscité la colère des habitants qui se sont rassemblés une fois de plus, lundi, à Hadibu ville au nord de l’île. Les protestataires brandissaient des drapeaux yéménites en scandant : « Socotra est yéménite », « Socotra est une île de paix », rapporte l’agence yéménite Saba Net.
Les manifestants revendiquaient le retrait des militaires émiratis qui représentent une menace pour la préservation des ressources naturelles dans cette île.
Le hashtag « Socotra ne sera pas un huitième émirat pour Abou Dhabi », a également circulé sur les réseaux sociaux.
La manifestation intervient après que les EAU, un partenaire clé d’une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, ont déployé quelque 300 soldats ainsi que des chars et de l’artillerie, sur l’île de Socotra, reconnue par l’UNESCO comme un site du patrimoine mondial.
Les Émiratis sont allés plus loin et ont occupé toutes les institutions vitales de l’île y compris l’aéroport et les ports.
Dans un communiqué publié par l’agence de presse SABA, le gouverneur de l’île a pour sa part dénoncé les mesures prises par les Emirats, notamment la prise de contrôle de l’aéroport et du port. Ainsi, ce responsable du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi souligne que le déploiement émirati est injustifié et porte atteinte à la souveraineté nationale.
Les Émirats arabes unis profitent de la situation au Yémen pour prendre le contrôle de Socotra, située au carrefour des voies stratégiques navigables du golfe d’Aden.
La France pointée du doigt
Sur un autre plan, une ONG française, Aser (Action sécurité éthique républicaines), a appelé hier dimanche 6 mai, à la cessation de la vente d’armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis qui mènent une guerre sans merci contre la population yéménite.
Cette ONG a fait part de son intention de saisir le Conseil d’État face au « refus implicite » du gouvernement français de suspendre ses ventes d’armes aux régimes saoudien et émirati qui les utilisent dans la guerre au Yémen.
Une forte pression pèse sur le président français Emmanuel Macron par des groupes de défense des droits de l’Homme pour qu’il diminue le niveau de ses relations avec la coalition pro-Riyad qui massacre le peuple yéménite.
Aser, épaulée par Droit Solidarité, avait adressé le 1er mars au Premier ministre, Édouard Philippe, et au secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) une lettre leur demandant de suspendre la livraison d’armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.
Le gouvernement français a fait fi de l’appel lancé par cette ONG si bien que ses responsables ont décidé de porter plainte contre le gouvernement auprès du Conseil d’État.
L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis font partie des principaux clients d’armes et les entreprises françaises ont conclu des contrats juteux avec certains pays du bassin du golfe Persique.
L’ONU et des groupes de défense des droits de l’Homme ont accusé la coalition pro-Riyad d’avoir visé les civils yéménites, ce qui est jugé par ces instances de crime de guerre.
Avec AlMasirah, AlMayadeen, PressTV