Le Hezbollah a demandé dimanche aux autorités de prolonger de deux heures l’ouverture des bureaux de vote pour les premières législatives organisées au Liban depuis près de dix ans, face à la faible participation. Mais le ministère de l’intérieur a affiché une fin de non recevoir, a indiqué la chaine de télévision al-Manar.
« Nous discutons avec le ministre de l’Intérieur pour prolonger la durée des élections » de deux heures, a indiqué aux journalistes le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, en exhortant les Libanais à voter en masse.
Les bureaux de vote doivent normalement fermer à 19H00 locales (16H00 GMT).
Le président libanais Michel Aoun a également évoqué la possibilité d’une prolongation, en s’adressant aux Libanais à la télévision: « Si vous étiez présents (dans les bureaux), le délai sera prolongé pour que tout le monde puisse voter ».
Sur son compte Twitter, il a « remarqué que la participation des citoyens semble faible dans certaines circonscriptions électorales ».
« Il n’est pas permis que vous laissiez cette occasion vous échapper avec la présence d’une nouvelle loi électorale qui permet à tous d’accéder à la tribune parlementaire », a-t-il aussi affirmé.
Le taux de participation aux premières élections législatives organisées depuis neuf ans s’élevait à 24,5% à la mi-journée, selon le ministère de l’Intérieur.
La région la plus lésée et qui affiche le plus bas taux de participation est celle de Tripoli, dans le nord libanais. Selon les chiffres publiés vers 15h (heure locale), elle est suivie par la circonscription Beyrouth-1 (à majorité chrétienne).
Les principales forces politiques du Liban ont de nouveau exhorté dimanche les électeurs à se mobiliser.
Le secrétaire général du courant du Futur, la formation du Premier ministre Saad Hariri, appelé sur son compte Twitter les électeurs « à ne pas minimiser l’importance de leur voix et à ne pas considérer que descendre aux urnes est trop leur demander ».
Le scrutin de dimanche est le premier organisé depuis 2009. A trois reprises le Parlement et ses 128 députés ont prorogé leur mandat, invoquant des risques sécuritaires.
En 2009, lors des dernières législatives, le taux de participation s’était élevé à 54% sur l’ensemble de la journée électorale.
Ces dernières années, le Liban a connu des crises à répétition, évitant, souvent de justesse, l’engrenage de la violence malgré une situation géographique sensible, entre la Syrie en guerre et Israël.
Avec une classe politique accusée de corruption et de népotisme, incapable de relancer une économie brinquebalante, une grande partie de la population est en proie au désenchantement.
« Le faible taux jusqu’à la mi-journée est sans doute un indicateur de la désillusion des Libanais », a estimé à l’AFP le politologue Karim el-Mufti.
Sources: AFP, Al-Manar
Source: Avec AFP