La « grande marche du retour » entamée le 30 mars par des dizaines de milliers de Palestiniens est une protestation inédite prévoyant des rassemblements et campements durant six semaines à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.
Même si la majorité des manifestants se sont rassemblés de manière pacifique, des heurts ont éclaté dès son lancement entre de petits groupes de Palestiniens jetant des pierres et des soldats israéliens. Ces derniers ont tiré à balles réelles, tuant 19 Palestiniens.
Il s’agit du bilan le plus sanglant depuis la dernière guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas qui contrôle Gaza en 2014.
Vendredi, de nouveaux heurts ont éclaté près de la barrière entre Israël et Gaza.
Le mouvement réclame « le droit au retour » de quelque 700.000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d’Israël en 1948.
Ce droit est soutenu par une résolution des Nations unies qui n’a jamais été mise en œuvre. Près de cinq millions de réfugiés palestiniens et leurs descendants vivent en Cisjordanie occupée, à Gaza ou dans d’autres pays de la région.
Le mouvement prévoit des rassemblements le long de la barrière de sécurité, où des centaines de Gazaouis ont dressé des tentes pour camper. La majorité d’entre eux participent à des évènements festifs tels que des mariages, des danses, des jeux et des pique-niques géants.
Selon des analystes, ces manifestations sont alimentées par le désespoir croissant à Gaza, sous strict blocus israélien depuis une décennie. Eprouvée par les guerres, la réclusion, la pauvreté – près de 40% de chômage – et les pénuries, l’enclave palestinienne est « au bord d’un effondrement total », selon l’ONU.
Officiellement, les six semaines de protestations sont organisées par la société civile. Mais elles sont soutenues par le mouvement islamiste Hamas, qui dirige sans partage la bande de Gaza.
Ces protestations interviennent au moment où les Palestiniens cherchent à faire pression après la décision des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Elles doivent culminer à la mi-mai, date du transfert prévu de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.
La décision du président Donald Trump a ulcéré les Palestiniens qui veulent faire de Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël, la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.
Source: AFP