Après trois ans d’attente, le prince héritier saoudien a affiché ses positions envers la cause palestinienne, qui ont surpris tout le monde, y compris le rédacteur en chef du magazine américain The Atlantic Jeffrey Goldberg. Ce dernier a réagi à la déclaration de Mohammad ben Salman sur « le droit des Israéliens d’avoir leur propre Etat-nation », en affirmant : « Aucun leader arabe n’a reconnu ce droit ».
Dans un entretien publié lundi par la revue américaine The Atlantic et réalisé au cours de sa longue tournée aux Etats-Unis, un voyage toujours pas achevé, Mohammed Ben Salmane assure n’avoir « aucune objection » religieuse quant à l’existence de l’ « Etat d’Israël ».
Les Israéliens ont le « droit » d’avoir leur propre Etat-nation comme les Palestiniens, a-t-il affirmé, établissant ainsi un nouveau signe de rapprochement avec « Israël ».
Nos inquiétudes ne concernent pas toute la ville d’AlQuds
« Mais nous devons avoir un accord de paix pour assurer la stabilité de chacun et avoir des relations normales », ajoute-t-il alors.
Le jeune prince de 32 ans explique que les seules « inquiétudes religieuses » des Saoudiens concernent le sort de la mosquée d’AlAqsa et non pas celui de toute la ville d’AlQuds (Jérusalem occupée), ainsi que « les droits des Palestiniens ». « Notre pays n’a pas de problèmes avec les Juifs », insiste-t-il.
Beaucoup d’intérêt avec ‘Israël’
Et de renchérir : « Israël est une grande économie en pleine croissance. Il y a beaucoup d’intérêts que nous partageons avec Israël et, s’il y a la paix, il y aura beaucoup d’intérêts entre Israël et les pays du Conseil de coopération du Golfe ».
Le mois dernier, l’Arabie saoudite a ouvert pour la première fois son espace commercial aérien à des vols israéliens, une décision qui a demandé deux années de négociations.
En novembre, un membre du gouvernement israélien a révélé qu’il y avait des contrats secrets avec l’Arabie saoudite.
Par ailleurs concernant l’Iran, MBS a réitéré ses attaques contre ce pays musulman, qu’il accuse d’avoir des ambitions territoriales dépassant celles d’Adolf Hitler au temps du nazisme.
«Le wahhabisme n’existe pas en Arabie Saoudite»
Entre-temps, le prince héritier du royaume wahhabite est allé jusqu’à renier la doctrine religieuse de sa monarchie en déclarant que le wahhabisme «n’existe pas en Arabie Saoudite», un concept qu’il juge «indéfinissable».
Ainsi, à la question du journal de savoir s’il est vrai qu’après 1979, «les factions les plus conservatrices en Arabie Saoudite prenaient l’argent du pétrole et l’utilisaient pour exporter une version plus intolérante et extrémiste de l’islam, l’idéologie wahhabite», le prince héritier a eu cette réponse mystérieuse : «Tout d’abord, ce wahhabisme, veuillez le définir pour nous. Nous ne le connaissons pas.»
Et d’insister : «Personne ne peut définir ce wahhabisme» !
Avec AlAkhbar + AFP + Reuters + Algeriepatriotique