Deux ex-proches conseillers de la présidente sud-coréenne ont été formellement arrêtés ce dimanche dans l’enquête sur le retentissant scandale politique qui a fait plonger la cote de popularité de Park Geun-Hye.
Samedi, des dizaines de milliers de Sud-Coréens ont manifesté à Séoul pour
exiger la démission de leur présidente, qui a endossé la pleine responsabilité
du scandale.
Park est accusée d’avoir été sous la coupe d’une sulfureuse conseillère
de l’ombre, Choi Soon-Sil, qui aurait profité de son ascendant pour spolier des
groupes industriels. Choi a été arrêtée jeudi pour fraude et abus de
pouvoir.
Dimanche matin, l’ancien conseiller présidentiel Ahn Jong-beom a à son tour
été formellement arrêté pour abus de pouvoir et tentative d’extorsion, rapporte
l’agence sud-coréenne Yonhap.
Il est soupçonné d’avoir aidé Choi à récupérer des millions de dollars auprès de conglomérats qu’elle aurait obligés à effectuer d’importants dons à des fondations créées à cet effet.
Ahn, qui a démissionné fin octobre, était en garde à vue depuis mercredi. Il a indiqué qu’il « assumerait le fait d’avoir mal conseillé la présidente », rapporte Yonhap.
Un autre ancien proche conseiller de Mme Park, Jeong Ho-Seong, a été
formellement arrêté.
Agé de 47 ans, il était considéré comme le bras droit de Mme Park, pour
laquelle il travaillait depuis 1998. Il est soupçonné d’avoir donné à Mme Choi
des informations classifiées, parmi lesquels des discours.
La présidente est embourbée depuis plusieurs jours dans ce scandale qui a
fait plonger sa cote de popularité à 5% d’opinions favorables, un record pour
un chef de l’Etat en exercice.
Elle a sans succès tenté de redresser la barre, en remaniant largement son
gouvernement, ou encore avec une allocution télévisée empreinte d’émotion,
vendredi, au cours de laquelle elle a reconnu son imprudence et s’est dit
prête à être entendue par le parquet malgré son immunité présidentielle.
La présidente a cependant démenti les rumeurs les plus scabreuses circulant
sur sa relation avec Choi, dépeinte par les médias sud-coréens sous les
traits de « Raspoutine »: à savoir que sous son influence néfaste, elle aurait
succombé à un culte et présidé à des rituels chamaniques à la Maison Bleue, la
présidence sud-coréenne.
Choi est la fille d’un mystérieux chef religieux, Choi Tae-Min. Marié
six fois, doté de multiples pseudonymes, il avait fondé un mouvement religieux
aux allures sectaires. Il était devenu le mentor de la présidente après l’assassinat en 1974 de sa mère, dont il disait qu’elle lui était apparue en rêve.
Source: AFP