Plusieurs milliers de Kurdes ont manifesté ce samedi en France contre l’arrestation en Turquie des élus et dirigeants du Parti démocratique des peuples (HDP), principal parti pro-kurde, et pour dénoncer le « silence » de l’Europe, a constaté l’AFP.
A Paris quelque 2.000 manifestants selon la police, beaucoup venus en famille, se sont rassemblés place de la République avant de défiler jusqu’à la place du Chatelet derrière des banderoles clamant « Stop Erdogan, touchez pas à nos élus », ou encore « La Turquie bombarde, l’Europe reste silencieuse ».
Les coprésidents du HDP Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag et une dizaine d’autres députés ont été arrêtés vendredi par les autorités turques, et neuf responsables et journalistes du principal quotidien d’opposition turc, Cumhuriyet, ont été placés samedi en détention préventive. L’armée turque a par ailleurs bombardé récemment des positions tenues en Syrie par les milices kurdes syriennes YPF, faisant des centaines de morts.
Plusieurs organisations d’extrême gauche, dont le Parti communiste et le Parti de gauche, avaient apporté leur soutien à la manifestation. Parmi les orateurs, une représentante de l’association de solidarité France-Kurdistan a appelé la France et l’Union européenne à « cesser leur complicité avec le régime criminel d’Erdogan ». Elle a aussi demandé que le PKK (parti des travailleurs du Kurdistan, organisation séparatiste kurde), soit retiré de la liste des organisations terroristes.
A Rennes (ouest), environ 800 personnes selon la police ont manifesté à l’appel du Conseil démocratique kurde et de l’association des Amitiés Kurdes. Comme à Paris, les manifestants brandissaient des affichettes où l’on pouvait lire notamment « Touche pas à mes députés ». A Marseille (sud) 300 Kurdes environ se sont rassemblés en haut de la Canebière, principale artère de la ville, où ils ont entamé des danses traditionnelles accompagnées par un orchestre.
« On est à deux doigts du génocide », s’est indigné Bernard Eyneud, au nom de la Ligue des droits de l’Homme, évoquant une « terreur permanente » exercée sur le peuple kurde.
Source: AFP