Serait-ce vraiment un message adressé à l’Iran cet aveu tardif mais non très surprenant du gouvernement israélien d’avoir bombardé en 2007 un site militaire scientifique à Deir Ezzor, présenté alors comme un site nucléaire ?
Une chose est néanmoins sure : les dirigeants israéliens voudraient le faire croire. Ce qui ne veut pas dire que c’est la vérité pour autant .
Curieusement, cette reconnaissance a été escortée d’une importante campagne dans les médias israéliens sur les détails de l’attaque de 2007. Le quotidien israélien Yediot Aharonot lui a consacré 12 papiers à lui seul.
On peut en déduire que l’aveu et la médiatisation ont été préparés d’avance.
Sur l’opération elle-même, est vantée la capacité d’intelligence et opérationnelle israélienne à user des alliés pour réaliser les intérêts israéliens. Il en découle une tentative israélienne de redorer ses performances militaires auprès du public israélien entre autre.
En revanche, sur les conditions de cette révélation saugrenue, les détails sont étrangement prolifiques : c’est l’institution militaire et non politique qui est derrière la décision; elle a été prise depuis plusieurs mois; elle a été reportée après la riposte syrienne au raid israélien. Un bavardage qui semble vouloir cacher le coeur du sujet.
On n’est pas obligé de prendre à la lettre les explications israéliennes, et on peut très bien être amené à croire le contraire de ce qui est dit.
Généralement, les faits antécédents sont plus sincères dans l’explication des décisions.
Le plus important a été sans doute la riposte de l’armée syrienne au raid israélien qui a couté à la flotte militaire aérienne israélienne un avion au moins.
Dans l’équilibre des forces mesuré au millimètre près par les stratèges israéliens, cela veut dire que la force dissuasive israélienne a été écornée depuis et qu’une nouvelle équation est établie.
S’en est suivi un fait qui étaye cette analyse: la visite à la Ghouta orientale du président syrien Bachar al-Assad, au volant de sa voiture. Un signe de triomphe et de confiance qui marque l’échec des Israéliens qui souhaitaient sa mort par-dessus tout.
Pourquoi ne pas afficher sincèrement les vrais objectifs de cette décision? Car c’est reconnaitre les dommages qu’ils ont causés et cribler davantage cette dissuasion, basée entre autre sur une dimension psychologique. En arguant vouloir adresser la mise en garde à l’Iran, on lui épargne une écornure supplémentaire. Le jeu est certes subtile mais ne saurait cacher l’essntiel: dans le rétablissement de sa force dissuasion, Israël a évité le message militaire.