Le cessez-le-feu de 10 heures décrété à Alep par le président russe en coordination avec les autorités syrienne est entré en vigueur ce vendredi. Il devrait se poursuivre de 8 heures du matin et jusqu’à 19 heures. A l’heure de l’écriture de cet article, cette mesure semble toujours inefficace. Personne des miliciens ni ds civils n’est sorti des quartiers est de la ville.
Des couloirs sans les forces gouvernementales
A priori, la trêve vise à permettre aux civils ainsi qu’aux rebelles de quitter la région en proie au terrorismem et aussi selon le ministère russe des Affaires étrangères, à permettre aux États-Unis de faire le distinguo entre les rebelles modérés et les terroristes.
Des couloirs humanitaires ont été mis en place pour permettre l’évacuation des civils et des combattants.
Selon le chef d’état-major général de la Fédération de Russie Valery Guerassimov qui s’est adressé directement aux chefs des groupes armés combattant en Syrie pour les appeler à arrêter les hostilités et à quitter la ville d’Alep, « deux nouveaux corridors humanitaires d’où les forces gouvernementales ont été préalablement retirées ont été mis en place ».
Un officier a assuré pour la chaine de télévision panarabe al-Mayadeen TV, que les miliciens qui sont disposés à évacuer les quartiers est d’Alep sont libres de se rendre là où ils veulent, que ce soit vers Idleb, fief de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra et Cie ou même en Turquie. Ils peuvent aussi se rendre aux autorités syriennes, qui étudient leur cas et les englobe dans l’amnistie décrétée par le président syrien pour tous les rebelles qui se rendent.
Vers midi, ces couloirs étaient déserts et personne ne les a franchis, a constaté le correspondant d’al-Manar sur place.
Selon le communiqué du ministère russe, des caméras installées sur des drones russes diffusent en temps réel la situation sur les points de contrôle près de la route de Castello, dans le quartier d’al-Macharka à Alep. Elles devraient permettre d’observer comment les combattants quittent la partie orientale de la ville syrienne d’Alep au moyen des couloirs humanitaires.
Selon l’AFP, l’ONU a ainsi fait savoir vendredi qu’elle n’était « pas impliquée » dans « cette annonce unilatérale ».
En même temps, un responsable de la milice takfiriste alliée du front al-Nosra Noureddine Zinki, Yasser Al-Youssef, a lui indiqué que les insurgés n’étaient « pas concernés » par cette trêve, qu’il a dénoncé comme « une instrumentalisation politique et médiatique pour alléger les pressions internationales qui pèsent sur Moscou ».
Dans l’après-midi, deux soldats russes ont été « légèrement blessés » vendredi par des tirs rebelles sur la route de Castello.
« Les soldats ont été évacués rapidement dans un quartier sûr de la ville, où ils ont reçu des soins médicaux », a ajouté l’armée, assurant que leur « vie n’est pas en danger ».
Plus tôt, Sana a affirmé que sept roquettes avaient été tirées sur la route du Castello et que les « groupes terroristes avaient empêché les civils de quitter les quartiers-est », contrôlés par les rebelles.
La télévision officielle syrienne a annoncé de son côté que « le correspondant de la chaîne d’information syrienne Al-Akhbariya a été blessé par des éclats de roquettes tirées par les terroristes sur le passage du Castello ».
Bataille d’Alep : nouvel échec des rebelles
La trêve est intervenue alors que les milices terroristes qui soutiennent celles retranchées dans la partie orientale d’Alep ont lancé une vaste offensive, pour partie de l’extérieur d’Alep, côté ouest.
Les dirigeants du Jaïsh al-Fateh, coalition de milices qui tourne autour du front al-Nosra, lui avaient fixé comme objectifs de briser le siège imposé par le pouvoir syrien aux quartiers occupés par les rebelles depuis plus de trois mois, et de conquérir les quartiers ouest loyalistes de la ville, lesquels abritent la majorité des aleppins qui n’ont pas quitté leur ville.
Selon l’agence syrienne officielle Sana, jeudi, au moins 12 civils ont en effet été tués et 200 blessés par des tirs de roquettes des insurgés sur les quartiers ouest d’Alep, alors que l’OSDH fait état de 15 morts dont cinq enfants.
Depuis le lancement de l’offensive baptisée « Grande épopée d’Alep », 127 civils ont été tués et 250 autres ont été blessés, dans 64 attaques, selon des sources russes officielles.
L’offensive s’est soldée par un échec. Selon le journal al-Akhbar, l’armée syrienne et ses alliés viennent d’imposer un nouveau siège de feu défensif.
Dans un premier moment, l’offensive des rebelles était parvenue aux portes de l’Académie militaire et du projet 3000, mais les forces régulières sont parvenues à fermer les brèches, et à prendre l’initiative sur l’axe Meniane où plusieurs positions ont été récupérées.
En même temps, ont été avortées les tentatives d’offensives sur de nouveaux axes, à Family House et dans les fermes Ouberi au nord.
Les combats ont baissé en intensité dans la nuit de jeudi à vendredi, et le front, à la périphérie ouest, était calme vendredi matin, a constaté un journaliste de l’AFP.
Source: Divers