Des sources yéménites proches du président démissionnaire Abed Rabbo Mansour Hadi indiquent que ce dernier serait assigné à résidence à Ryad.
Salah al-Sayyadi, un des ministres du gouvernement démissionnaire, a appelé ce dimanche sur son compte Facebook « tout le peuple yéménite à descendre dans les rues pour protester et observer une grève jusqu’au retour du président Hadi au Yémen ».
« Le Liban a libéré son Premier ministre en quelques jours. Nous, qui sommes un peuple sage et croyant, cela fait trois ans que nous sommes perdus », a poursuivi al-Sayyadi.
Al-Sayyadi a en outre prétendu que si les pressions pour faire revenir Hadi au Yémen portaient leurs fruits, il promettait de vaincre les forces d’Ansarullah.
Il est à noter que M.Hadi qui siégeait dans la ville méridionale d’Aden au sud n’y est plus rentré depuis plus d’un an.
Pour sa part, l’activiste yéménite et prix Nobel de la Paix en 2011, Mme Tawakul Kerman, a réaffirmé que selon des informations sûres dont elle disposait, Mansour Hadi était assigné à résidence en Arabie saoudite.
Les USA reconnaissent leur coopération directe avec les agresseurs émiratis et saoudiens
Trois ans après le début de l’intervention militaire au Yémen, les Américains ont fini par avouer leur implication directe dans cette guerre injuste.
Au cours d’une interview avec The Politico, le secrétaire américain à la Défense, le général James Mattis, répondant à une question sur le sujet, a affirmé que les forces militaires américaines se trouvaient le long des frontières orientales du Yémen, reconnaissant, ensuite, qu’ils ont mené, quelques centaines de km plus loin de ces frontières, une opération conjointe avec les Émirats arabes unis.
« Nous avons une très petite force dans l’est du Yémen qui coopère, dans la plupart des cas, avec les Émiratis et les agences de renseignement yéménites », a dit Mattis avant de donner un exemple à propos de cette coopération :
« Par exemple, le port d’al-Moukalla était, pendant un an, sous contrôle d’al-Qaïda. Les forces militaires des Émirats arabes unis sont entrées, à l’aide des États-Unis, dans le port et elles l’ont repris, en moins de 36 heures », a livré, maladroitement, le général Mattis, se corrigeant, aussitôt, en disant qu’il s’agissait d’une aide au niveau de « renseignement » : « Bien sûr, nous ne sommes pas là. Vous savez… nos soldats ne coopèrent pas, sur le terrain, à cette guerre civile. »
Le port d’al-Moukalla est un port stratégique du sud du Yémen qui est, certainement, bien loin des frontières de l’est du Yémen où les forces militaires américaines se sont déployées, comme l’a annoncé le secrétaire américain à la Défense.
L’aveu du général Mattis intervient alors que les États-Unis n’ont jamais accepté les informations concernant la présence de leurs forces militaires sur le sol yéménite. Ils ont seulement affirmé avoir ravitaillé en vol les avions de chasse saoudiens.
Les Émirats arabes unis ont signé, il y a quelque temps, un bail de 99 ans sur l’archipel de Socotra, ensemble d’îles situées au carrefour très stratégique des voies maritimes du golfe d’Aden, donnant ainsi un statut légal à son occupation. Les Émirats arabes unis, qui disposent de 5.000 forces spéciales sur l’île, contrôlent les ports et les aéroports ; ils y ont même entamé la construction d’une base militaire.
Ainsi, les Émirats arabes unis contrôlent, pratiquement, le port d’al-Moukalla et l’archipel de Socotra, deux zones stratégiques du Yémen, avec la coopération des États-Unis.
L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont, tous deux, des forces militaires et des mercenaires présentes sur le territoire yéménite pour lutter en faveur du président démissionnaire et en fuite Abd Rabbo Mansour Hadi, cherchent en fait, à piller le Yémen.
Avec PressTV + AlQuds al-Arabi