L’éditorialiste du site panarabe Raï al-Youm, Abdel Bari Attwan, a fait une analyse des récentes déclarations du président russe, qui a menacé ouvertement d’attaquer quiconque prendrait pour cible un allié de la Russie.
Dans un discours prononcé devant des élites politiques et militaires russes, Vladimir Poutine a fait étalage de l’ensemble des nouveaux armements et missiles russes, et notamment de ceux capables de porter des ogives nucléaires et de frapper « n’importe quel point du globe sans que personne ne puisse l’empêcher ».
Pour corroborer ses propos menaçants, Poutine a fait projeter un film dans le salon où il faisait son discours, vidéo qui montrait les missiles de la Russie. Le président russe a ajouté qu’il considérerait comme une agression contre les positions russes, toute attaque qui serait dirigée contre ses alliés.
C’est bien la première fois depuis sa présidence que Vladimir Poutine parle sur un ton aussi menaçant et qu’il évoque les missiles intercontinentaux de son pays. Sans aucun doute, le message est adressé à l’Amérique et à ‘Israël’.
Les comptes-rendus de la Conférence sur la sécurité de Munich signalent une tension croissante entre la Russie et les États-Unis sur trois points : la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie.
Les provocations américaines contre la Corée du Nord :
Il est utile de rappeler que la Russie s’oppose fermement aux menaces américaines contre Pyongyang et qu’elle confirme le droit de la Corée du Nord à devenir une puissance nucléaire et à fabriquer et tester des missiles intercontinentaux pour se défendre contre les menaces américaines.
Les agissements américains en Syrie :
Par ailleurs, Poutine et les dirigeants militaires russes s’inquiètent des agissements américains en Syrie et craignent que Washington ne répète le scénario afghan en Syrie. Cette préoccupation est due aussi à la récente déclaration du secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, qui a confirmé la présence permanente de 2 500 soldats américains en Syrie.
Le secrétaire général adjoint du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie a confirmé de son côté la présence de 20 bases militaires américaines dans les zones contrôlées par les Forces démocratiques syriennes, dans le nord-ouest de la Syrie, bases où des forces spéciales sont formées.
La Russie craint que des groupes armés syriens ciblent sa base navale de Tartous ou encore sa base aérienne de Hmeimim, eu égard notamment à la récente attaque de drone sur Hmeimim, dont il a été établi qu’elle était très probablement l’œuvre des forces américaines.
Les problèmes posés par Trump dans l’application de l’accord sur le nucléaire :
Trump tente de saboter l’accord nucléaire avec l’Iran et on prédit qu’il retire les États-Unis dudit accord dans les mois à venir, tout comme il l’a fait concernant l’accord balistique avec la Russie.
Les chances de confrontation ne sont donc pas minces et il se peut même qu’’Israël’ jette encore de l’huile sur le feu et qu’il accélère l’arrivée de cette guerre, comme l’a affirmé il y a peu Dick Cheney, l’adjoint de Georges Bush, l’ex-président des États-Unis.
Il ne faut pas perdre de vue que Moscou a retrouvé une partie substantielle de sa force d’antan et qu’elle est devenue une superpuissance. De plus, ce pays est dirigé par un homme qui est parfaitement capable d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la Russie.
Source: Avec PressTV