A la Conférence de Munich sur la sécurité, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a une nouvelle fois rejeté les allégations de Washington sur une supposée ingérence russe lors de la dernière élection présidentielle américaine.
«Tant qu’on n’a pas de faits, tout ça c’est du baratin», a déclaré Sergueï Lavrov le 17 février, alors qu’il était interrogé lors de la Conférence de Munich sur la sécurité au sujet des inculpations américaines visant des ressortissants et des entités russes, accusés de complot pour avoir favorisé la campagne présidentielle de Donald Trump. «Je n’ai pas de réaction car tout et n’importe quoi est publié, nous voyons une multiplication des accusations, affirmations et déclarations», a également fait valoir le chef de la diplomatie russe, rapporte le site russe RT.
La veille, la justice américaine avait inculpé 13 ressortissants et trois entités russes pour ingérence dans les élections et le processus politique américains, selon un communiqué publié par le procureur spécial chargé de ce dossier, Robert Mueller. Tous les inculpés sont accusés de complot en vue de tromper les Etats-Unis, trois d’entre eux sont également accusés de fraude bancaire et cinq autres de vol aggravé d’identité, selon le communiqué.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait réagi avec ironie à l’accusation d’ingérence russe visant ce petit groupe de personnes : «13 personnes se sont ingérées dans les élections américaines ? 13 contre les milliards de dollars du budget des services secrets américains ? Contre l’espionnage et le contre-espionnage, contre les technologies les plus récentes ? Est-ce absurde ? Oui», avait-elle dit, dans une publication sur Facebook. «Mais c’est la réalité politique américaine moderne», avait-elle poursuivi.
Lavrov critique l’iranophobie
Sur un autre plan, le ministre russe des Affaires étrangères a mis l’accent sur la nécessité de prêter attention aux intérêts de l’Iran comme aux intérêts des autres pays de la région.
« Le fait de semer la discorde entre les sunnites et les chiites est une approche dangereuse et mortelle », a affirmé M.Lavrov, cité par le site iranien PressTV.
« L’attisement des divergences dans la région du Moyen Orient n’est pas une solution aux problèmes. Une telle approche rendra la situation plus dangereuse », a-t-il averti.
Et le ministre russe de poursuivre : « Nous devons reconnaître que tous les pays du Moyen Orient ont leurs propres intérêts légitimes. Nous devons régler les problèmes avec la participation de la communauté internationale. »
La 54e Conférence sur la sécurité de Munich s’est ouverte vendredi 16 février. L’édition 2018 de cette conférence doit se concentrer en particulier « sur le rôle futur de l’Union européenne en tant qu’acteur global et ses relations avec la Russie et les États Unis », sans oublier les « conflits au Moyen-Orient, notamment dans le golfe Persique, la situation au Sahel et les tensions avec la Corée du Nord ».
Source: Médias