Un membre du comité présidentiel au parlement iranien, M.Ahmad Amirabadi, a présenté ce mardi des clarifications sur les circonstances entourant de la mort d’un espion canadien d’origine iranienne à la prison d’Evin à Téhéran, confirmant son suicide, a rapporté l’agence d’informations iraniennes Farsnews.
Il s’agit de Kavous Seyed Emami, l’universitaire irano-canadien et directeur de la Fondation pour la faune persane qui a été accusé par le procureur de Téhéran d’avoir fait partie d’un réseau d’espionnage mis en place par les services de renseignements américain et israélien.
Interrogé sur cette affaire, M.Ahmad Amirabadi a indiqué que « la personne détenue qui s’est suicidée dans la prison d’Evin, en l’occurrence, M. Kavous Seyed Emami, a été arrêté pour avoir des liens avec des parties étrangères ».
Il a ajouté que »compte tenu des allégations présentées par des parties anti-révolution islamique, selon lesquelles cette personne aurait été tuée dans la prison, sans compter certains déclarations hâtives de quelques députés concernant cette affaire, les services de renseignements des Gardiens ont accepté de diffuser les vidéos enregistrées par la caméra de surveillance de la cellule du détenu , devant les députés de trois blocs parlementaires ».
Il a expliqué : »il apparait dans la vidéo, que M. Kavuos était fort perturbé. Après plusieurs allers et retours dans sa cellule, il a enlevé sa chemise et l’a enroulé autour de son cou comme une corde… Puis, il est entré aux WC à une heure enregistrée par sa caméra de surveillance de sa cellule, sachant que l’installation des caméras dans les toilettes est interdite en vertu des lois pénitentiaires. Et donc, il n’a pas possible de surveiller par caméra ce que le détenu faisait dans les toilettes ».
Et de poursuivre : « M. Emami est sorti des WC, avec quelque chose dans sa main qu’il a jetée à plusieurs reprises vers le plafond pour briser la lampe afin de ne pas être filmé .. Après cela, il a enlevé sa chemise de son cou et a déposé une couverture sur le lit de manière à faire croire que quelqu’un était endormi sur le lit, puis il est retourné aux toilettes ».
« Il est vrai que l’heure exacte du suicide n’a pas été enregistrée dans la vidéo, faute de caméra de surveillance dans les toilettes. Sauf que les faits montrent clairement qu’un suicide se préparait . Selon les précisions apportées par les gardes, il s’est suicidé quand il est entré pour la deuxième fois aux toilettes » a précisé M. Amirabadi.
Et de conclure : » les responsable de M.Emami, ont rapporté que son dossier est assez complexe en termes d’espionnage et des liens avec des parties étrangères. De plus, les personnes qui ont été arrêtées dans le cadre de ce dossier, ont avoué qu’elles étaient liées à des services de renseignement étrangers. Elles ont reconnu avoir surveillé les mouvements dans des zones sensibles et vitales du pays sous la couverture de projets environnementaux. Elles ont aussi avoué qu’elles ont contacté un certain nombre de gardes de l’environnement ».
Accusation d’espionnage pour la Cia et le Mossad
Le procureur de Téhéran, Abbas Jafari-Dolatabadi, l’a accusé d’avoir fondé « il y a une décennie environ » pour masquer des activités de collecte « d’informations classifiées dans les secteurs de la défense et des missiles ».
« Les suspects dans cette affaire, sous la direction des officiers du renseignement de la CIA et du Mossad, ont mené une triple mission centrée sur l’environnement, infiltrant la communauté scientifique et collectant des informations de centres (aux activités) sensibles et vitales, notamment sur les bases de missiles », a-t-il affirmé, cité par Mizanonline, l’agence qui dépend de l’Autorité judiciaire.
Selon M. Jafari-Dolatabadi, Kavous Seyed Emami était l’un des principaux contacts des agents du renseignement américain et avait hébergé chez lui un des responsables.
Ils ont « installé des caméras dans des zones stratégiques, sous couvert d’observation de l’environnement, alors qu’en réalité ils observaient les activités des missiles de ce pays », a-t-il précisé.
Le procureur de Téhéran a par ailleurs affirmé que le principal soutien financier de ce réseau était un citoyen irano-britano-américain, aux initiales « MT », faisant probablement référence à Morad Tahbaz, un riche homme d’affaires et membre de la Fondation pour la faune persane, qui a été arrêté le mois dernier.
Source: Médias