La Turquie a critiqué vendredi la décision de Washington de placer le chef du Hamas, mouvement de résistance palestinien, Ismaïl Haniyeh sur sa liste « terroriste », émettant le souhait qu’elle n’aurait pas d’impact sur l’aide turque fournie à Gaza.
« Il est évident que cette décision, qui fait fi du fait que le Hamas est un acteur réel et important de la vie politique palestinienne, ne peut contribuer d’aucune manière à une solution juste, exhaustive et durable du conflit israélo-palestinien », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy.
« Nous espérons que cette décision n’aura pas un impact négatif sur l’aide humanitaire et en matière de développement que notre pays fournit à la bande de Gaza », a ajouté le porte-parole.
Il s’est aussi dit inquiet quant aux répercussions que la mesure américaine pourrait avoir sur les efforts de réconciliation interpalestinienne entre le Hamas de M. Haniyeh et le Fatah, le mouvement du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Le Hamas était déjà depuis 1997 sur la liste américaine des « organisations terroristes étrangères ». Son chef rejoint une autre liste, celle des « terroristes mondiaux spécialement désignés ».
L’OLP dénonce
Pour sa part, le secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a condamné les sanctions imposées par les Etats-Unis contre le président du bureau politique du Hamas.
Selon le rapport de Fars News, Saeb Erekat, secrétaire général du comité exécutif de l’OLP, a rejeté l’ajout par Washington du nom d’Ismaïl Haniyeh sur la liste noire US des « terroristes ».
Par ailleurs, Erekat a appelé au règlement des divergences, à l’unité nationale, à la réalisation des revendications légitimes du peuple palestinien et à la lutte contre les complots, a écrit le site d’information Youm 7.
Mercredi 31 janvier, le Trésor américain a placé Haniyeh et le mouvement al-Saberin sur sa liste des sanctions.
« Haniyeh entretient des liens étroits avec la branche militaire du Hamas et il est en faveur de la lutte armée, notamment contre les civils. Il est impliqué dans des actes terroristes contre les civils israéliens », ont prétendu les États-Unis dans un communiqué.
La décision américaine a provoqué la réaction des différents groupes palestiniens.
« La sanction visant Haniyeh est ridicule. Est-ce que nous, les Palestiniens, sommes à la recherche d’une garantie de bon comportement de la part des États-Unis ? », a annoncé le Hamas.
Selon les prétentions du secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, Haniyeh « menace la stabilité au Moyen-Orient », et « sape le processus de paix » avec ‘Israël’.
Concrètement, les sanctions financières qui accompagnent son inscription sur la liste visent à lui « empêcher l’accès aux ressources nécessaires pour ourdir et mener à bien ses activités terroristes », a-t-il expliqué.
Cette décision intervient au moment où le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis plus de dix ans, a conclu un accord de réconciliation avec le Fatah.
Elle survient également au moment où les tensions sont à leur comble entre les Etats-Unis et les Palestiniens, après la reconnaissance de Jérusalem AlQuds occupée comme capitale d’’Israël’ par le président américain Donald Trump, fin 2017.
Source: Avec AFP+PressTV