A peine a-t-il été accrédité, le nouvel ambassadeur saoudien Walid al-Yaacoub s’est d’ores et déjà mis à s’immiscer dans les affaires internes libanaises. Surtout que le Liban se prépare pour l’échéance électorale législative, prévue en principe le mois de mai prochain.
L’Arabie œuvre pour récupérer une partie de son influence érodée par les tentatives de son prince héritier Mohamad Ben Salmane d’obliger le Premier ministre libanais Saad Hariri à démissionner puis par les menaces proférées par son ministre des affaires du Golfe Thamer al-Sabhane contre les Libanais, estime le journal libanais al-Akhbar dans son édition de ce vendredi 26 janvier.
Selon lequel il semble que le diplomate ne se contentera pas de s’activer dans les zones à majorité sunnite, ni de recoller les pots cassés du camp du 14-mars mais il tentera aussi d’approcher les protagonistes influents, et surtout de creuser le fossé entre le Hezbollah et ses alliés et amis .
Ceci s’est reflété lors de la rencontre entre le diplomate saoudien et la présidente du Bloc populaire Mme Miriam Skaf, parti influent dans le caza de Zahlé, situé dans la Békaa, à l’est du Liban.
Dans ce district, le Courant du Futur y constitue la force principale., mais il ne peut faire chambre à part. Le Hezbollah et le mouvement Amal y ont une part qui leur permet d’équilibrer la donne, au côté du Courant Patriotique Libre, sans oublier la présence des Forces Libanaises et des Kataeb, les Phalanges, ainsi que le député Nicola Fattoush, et les candidats catholique Michel Daher et orthodoxe César Maalouf, proche du CPL.
Lors de sa rencontre avec l’ambassadeur saoudien, Mme Skaf a sollicité sa médiation auprès du Courant du Futur pour qu’il accepte qu’elle puisse nommer deux candidats sur sa liste, et qu’il s’engage à lui accorder aussi un portefeuille ministériel dans le prochain gouvernement.
Alors que le Futur lui avait proposé seulement sa nomination à elle, sans portefeuille ministériel.
Dans sa réponse, l’ambassadeur saoudien n’y a pas été par quatre chemins. Il l’a conseillé de couper les ponts avec le Hezbollah !
A noter que le caza de Zahlé dispose de 7 sièges au Parlement libanais : 2 catholiques, un sunnite, un maronite, un chiite, un orthodoxe et un arménien.
Durant ces deux derniers jours, des proches de Mme Skaf ont laissé entendre via des rumeurs que la chefe du Bloc populaire allait rompre avec le Hezbollah … Affaire à suivre.