Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergei Ryabkov a accusé samedi les Etats-Unis d’avoir violé un traité d’armement majeur par la vente au Japon d’un système de défense antimissile.
« Les Etats-Unis les déploient (les systèmes de défense antimissile) sur leurs bases militaires en Roumanie et en Pologne, soit près de nos frontières occidentales, ce qui va à l’encontre du traité INF (Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire) de 1987 interdisant le déploiement de tels systèmes à terre, » a déclaré M. Ryabkov dans un communiqué publié sur le site internet du ministère russe des Affaires étrangères.
« Le fait que de tels systèmes puissent à présent faire leur apparition sur les frontières orientales de la Russie créent une situation que nous ne pouvons ignorer dans notre planification militaire, » a dit M. Ryabkov.
Jeudi, la porte-parole du ministre russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a déclaré que le déploiement d’un système de défense antimissile américain aurait un impact négatif dans les relations entre Tokyo et Moscou.
« Nous considérons le geste commis par la partie japonaise comme allant à l’encontre des efforts pour garantir la paix et la stabilité dans la région, » a affirmé Maria Zakharova, ajoutant que Moscou exprimait « un profond regret et une sérieuse inquiétude » quant à la situation.
Le 19 décembre, le gouvernement japonais a approuvé l’installation de deux systèmes de défense antimissile américains Aegis Ashore basés à terre, pour défendre le pays contre les menaces croissantes de frappes nord-coréennes.
Le Japon prévoit d’accroitre son budget militaire pour la prochaine année fiscale afin de renforcer sa défense antimissile face à la menace constituée par la Corée du Nord, notamment avec l’installation du système Aegis Ashore.
Début décembre, le ministre japonais des Armées Itsunori Onodera a évoqué le projet d’acquérir des missiles américains de longue portée (900 kilomètres) auprès de sociétés américaines.
Cette position est sujette à controverse dans la mesure où la constitution japonaise proscrit l’usage de la force comme moyen de résoudre les crises internationales.
Après le lancement en septembre par la Corée du Nord d’un missile au dessus de l’île d’Hokkaido, le Premier ministre Shinzo Abe a déclaré qu’il « ne tolérerait jamais l’action provocatrice et dangereuse » de la Corée du Nord et exhorté la communauté internationale à accroitre la pression sur Pyongyang.
Source: AFP