L’armée russe a annoncé vendredi avoir demandé au président Vladimir Poutine l’autorisation de reprendre les frappes aériennes à Alep, après une pause de dix jours, face à l’offensive des miliciens contre les forces régulières et les quartiers loyalistes.
« A un moment où les civils continuent d’être tués et les rebelles ont repris les combats contre les forces gouvernementales, nous avons demandé au commandant en chef suprême des forces armées russes de reprendre les frappes aériennes (…) à Alep-est », a déclaré le général Sergueï Roudskoï, de l’état-major russe, au cours d’un briefing.
Les principales milices ont déclenché vendredi une offensive majeure à Alep pour briser le siège imposé par le régime, faisant s’abattre une pluie de roquettes sur les quartiers gouvernementaux qui abritent la majorité des Aleppins qui n’ont pas quitte leur ville.
C’est la deuxième offensive en l’espace de deux mois de la coalition des milices Jaïsh al-Fateh qui regroupe dans ses rangs la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra, rebaptisé front Fateh al-Sham, ainsi que les Ahrar al-Sham, et le mouvement Noureddine al-Zenki, connu pour ses atrocités dont la plus récente est la décapitation médiatisée sur la Toile d’une jeune palestinien du camp de Handarate, qui a été libéré ultérieurement par les troupes régulières.
Cette coalition obtient le soutien financier et militaire de la Turquie et du Qatar, sans oublier le soutien politique des Occidentaux.
Le 22 septembre, l’armée syrienne avait annoncé une vaste offensive pour s’emparer de la totalité d’Alep. Après des frappes aériennes réalisées par son aviation et celle de l’armée russe, elle est passée à la phase terrestre.
Le but étant entre autre d’éviter des morts parmi les civils, d’autant que ces derniers n’ont pas évacué les quartiers est, pour plusieurs raisons. L’une d’elles a été selon les quelques personnes évadés, les menaces que les milices de ces quartiers leur ont proférées et la terreur qu’ils leur ont fait subir en ouvrant le feu sur ceux qui ont osé le faire. Il y a eu 14 tués parmi les notables qui négociaient l’évacuation des civils.
L’armée russe « prend toutes les mesures visant à stabiliser la situation à Alep », a affirmé le général Roudskoï, précisant notamment que les passages humanitaires continuaient d’être ouverts 24 heures sur 24 et que des autocars et des ambulances étaient sur place pour assurer l’évacuation des civils et des blessés.
« Nous sommes prêts à examiner toutes les propositions visant à améliorer la situation humanitaire à Alep, y compris l’introduction de +pauses humanitaires+, mais pas pour que les combattants soient les seuls à en profiter », a-t-il ajouté.
Durant les 72 dernières heures, les djihadistes ont ouvert le feu sur les quartiers de la partie Ouest d’Alep, tuant 43 morts et blessant quelque 96 blessés, a déploré le ministère de la Défense russe, citee par le media russe Russia Today. Ce dernier a également confirmé que six élèves et neuf adultes ont été tués dans les frappes de deux écoles par les terroristes d’al-Nosra et de l’organisation Jaish al-Fatah les 26 et 27 octobre derniers.
Sources : AFP ; RT ; al-Manar.