Deux positions ont émané de l’administration turque ces dernières heures, suite à la visite du président russe, l’écartant davantage du camp occidental.
La première a été exprimée par le président Recep Tayyip Erdogan, sur fond des réactions à la décision du président américain Donald Trump de reconnaitre la ville d’Al-Quds-Jérusalem comme capitale de l’entité sioniste.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié Israël «d’État infanticide» et les États-Unis de «complices de ce crime».
«La Palestine est une victime innocente. Nous ne laisserons pas Jérusalem à la merci d’un pays qui tue des enfants. Israël est un État terroriste, oui, terroriste! Occuper et tuer: c’est tout ce qu’ils savent faire. Ils n’ont pas d’autres valeurs!», a-t-il affirmé.
Ce à quoi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répondu:
«Je n’ai pas de leçons de morale à recevoir d’un dirigeant qui bombarde des villages kurdes en Turquie, emprisonne des journalistes, aide l’Iran à contourner les sanctions internationales et aide des terroristes à tuer des innocents, notamment à Gaza», a-t-il déclaré dimanche 10 décembre après son entretien avec le président français Emmanuel Macron à Paris.
Selon le président turc, les Etats-Unis sont complices.
«En reconnaissant Jérusalem en tant que capitale d’Israël, les USA assument une part de responsabilité pour le sang qui est versé aujourd’hui», a-t-il ajouté.
La seconde position a été annoncée par le ministre turc des Affaires étrangères, suite à la visite en Turquie du Président russe
La Turquie ne pense plus que l’actuel pouvoir syrien présente une menace pour Ankara, a déclaré mardi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.
«Il y avait eu un épisode quand ils ont abattu un de nos avions, mais aujourd’hui il n’y en a plus», a-t-il indiqué à la chaîne de télévision NTV.
Et d’ajouter que le danger pourrait émaner du parti kurde syrien PYD (Parti de l’union démocratique), considéré par Ankara comme une organisation terroriste, ainsi que du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
«Si nous décidons de lancer une opération, nous nous concerterons avec nos alliés, avec la Russie», a encore souligné le ministre.
Selon lui, la Turquie ne s’oppose pas à la participation des Kurdes au règlement syrien et a remis à la Russie la liste des groupes kurdes avec lesquels elle est prête à coopérer. Elle ne comporte pas les partis susmentionnés.
La réunion tripartite des Présidents russe, turc et iranien sur l’avenir de la Syrie qui s’est tenue mercredi à Sotchi
La Russie, même si elle ne soutient pas complètements la position turque, respecte celle-ci, a affirmé le diplomate turc.
Ankara a auparavant condamné la participation de l’YPG au Congrès pour le dialogue national syrien, prévu à Sotchi au début de 2018. Ses participants examineront les paramètres de la structure de l’État, la constitution et l’organisation d’élections sous le contrôle de l’Onu.
Le Président russe Vladimir Poutine a tenu lundi des pourparlers avec son homologue turc en faisant ressortir la contribution d’Ankara dans le renforcement du cessez-le-feu en Syrie et dans «l’amélioration de la confiance entre les parties en conflit».
Source: Avec Sputnik