La 22e session de la Conférence des pays-membres de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) s’est achevée à la Haye. Même si la quasi-totalité des pays ont abandonné un éventuel recours aux armes chimiques, certain gardent un arsenal chimique pour différentes raisons.
Du 27 novembre au 1 décembre, la 22ème session de la conférence de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a eu lieu à la Haye. La réunion s’est déroulée alors que selon l’OIAC plus de 90% des armes chimiques sont détruites. Cependant, certains États n’y ont pas renoncés.
Selon l’OIAC, ses membres tels que les États-Unis, l’Iraq et le Japon n’ont pas encore officiellement achevé la liquidation de leurs arsenaux chimiques.
Les États-Unis
Au moment de la signature de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques en 1993 et la création de l’OIAC en 1997, les États-Unis possédaient le 2e arsenal chimique depuis la Première Guerre mondiale après la Russie, 31.000 tonnes de matières toxiques. Selon les obligations prévus par la Convention, les armes chimiques auraient dû être détruites en 2007 avec une prolongation possible jusqu’à 2012.
Néanmoins, Washington n’a pas réussi à respecter ces délais. Selon l’OIAC, les États-Unis ont liquidé près de 25.000 tonnes ou 90% de leur arsenal chimique.
La pleine réalisation des engagements pris dans le cadre de la Convention aurait lieu en 2023, a annoncé Conrad Whyne, ex-directeur du PEO ACWA, programme de la liquidation de l’arsenal chimique américain.
Cela étant, dans ce contexte, il ne s’agit que des armes chimiques de 1ère catégorie constitué par les matériaux les plus dangereux, notamment les agents neurotoxiques comme le sarin. Quant aux armes de 2ème et 3ème catégorie, constituées de produits chimiques à double usage, ils sont complétement liquidés par Washington.
Selon les autorités américaines, ce retard est dû à des motifs écologiques qui rendent les méthodes de la neutralisation des armes chimiques plus compliquées et chères.
« Israël »
« Israël » a signé, mais n’a pas ratifié la Convention. Donc, les informations sur ses réserves et ses activités dans le domaine des armes chimiques sont confidentielles.
L’ONG Armes Control Association (ACA, Association pour le contrôle d’armes) et la NTI admettent le fait qu’Israël pourrait posséder des armes chimiques défensives, des programmes scientifiques et des infrastructures correspondants.
L’industrie chimique forme 25% du PIB hébreux. Israël serait capable de produire des matériels toxiques tel que le gaz moutarde.
Une telle politique de Tel Aviv s’explique par son voisinage hostile et la situation instable dans la région.
Le Japon
En apparence, cela peut paraître étrange qu’un État dont les politiques intérieure et extérieure sont basées sur des principes pacifiques, a réussi à garder ses arsenaux chimiques.
Le programme japonais d’armes chimiques a commencé en 1917. Depuis l’invasion de la Chine en 1937 et lors de la Seconde Guerre mondiale, l’armée japonaise a effectué entre une et trois milles attaques chimiques. Après 1945, ses arsenaux et ses laboratoires chimiques sont restés sur le territoire chinois.
Pour le moment, selon la NTI, près de 50.000 munitions chimiques japonaises ont été découvertes en Chine.
Tokyo et Pékin n’ont pas réussi à les détruire. Leur travail commun continue.
La situation des armes chimiques des membres de l’OIAC est plus ou moins claire grâce aux statistiques officielles, au contrôle international et aux demandes de transparence. Celle des pays non membres de cette organisation et non signataires de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques est une zone d’ombre. L’OIAC réunit 192 États.
La Corée du Nord
Pyongyang n’a pas signé la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Selon l’ACA, la Corée du Nord possèderait de 2.500 à 5.000 tonnes d’armes chimiques pouvant être placés dans des missiles. Ainsi, l’arsenal nord-coréen serait équivalant à celui des États-Unis.
Selon le ministère de la Défense de la Corée du Sud, les armes chimiques nord-coréennes sont proches de la zone coréenne démilitarisée.
Néanmoins, Pyongyang, n’étant pas signataire du Protocole de Genève prohibant l’utilisation des armes chimiques, ne reconnait pas avoir un programme d’armes chimiques.
L’Irak
L’Irak qui est devenu membre de l’OIAC en 2009, n’a pas seulement eu des armes chimiques, mais y a eu recours lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988).
Dans les années 90, l’arsenal irakien a sérieusement souffert lors de la guerre du Golfe de 1991. Il a été mis sous contrôle onusien et des mesures de destruction ont été mises en place. Les États-Unis et leurs alliés ont envahi l’Iraq sous prétexte de présence d’armes de destruction massive.
Au moment de l’adhésion à l’OIAC, l’Irak possédait les restes des arsenaux chimiques de Saddam Hussein dans deux bunkers de la province d’Al-Muthanna, lieu de production d’une usine d’armes chimiques. On y était trouvé du gaz moutarde et du gaz sarin.
En 2014, ce complexe a été occupé par Daech. Selon l’ONG Nuclear Threat Initiative (NTI, Initiative de menace nucléaire), сes arsenaux et la capacité de production n’auraient pas pu être utilisés par les terroristes du fait de leur état. Cela étant, les militaires irakiens et kurdes supposent que ces armes auraient être utilisées en dehors de l’Irak.
Ainsi, la menace permanente terroriste et la situation instable dans le pays en général empêche Bagdad de commencer à liquider ces réserves chimiques restantes.
L’Égypte
Elle n’a pas signée la Convention. Selon la NTI, le Caire a commencé à développer son programme d’armes chimique dans les années 50 se servant des arsenaux abandonnés par le Royaume-Uni en 1954. La CIA a aussi soupçonné l’URSS de coopération avec l’Égypte dans ce domaine dans les années 60.
La Caire refuse de signer la Convention, depuis 1993, tant qu' »Israël » ne la ratifie.
Source: Avec Sputnik