L’Autorité de l’aviation civile dans la capitale yéménite, contrôlée par les rebelles houthis, a affirmé mardi qu’une frappe aérienne, attribuée aux Saoudiens, avait détruit le système de navigation à l’aéroport de Sanaa, ce qui pourrait entraver les vols humanitaires.
Cette annonce intervient alors que l’ONU a dit craindre « la plus grande famine » de ces dernières décennies au Yémen et appelé la coalition arabe dirigé par l’Arabie saoudite, qui mène depuis 2015 une opération militaire contre le Yémen, à lever rapidement le blocus qu’elle impose à ce pays.
Les agences humanitaires ont besoin d’un « accès total » à tous les ports et aéroports, a déclaré lundi à la presse le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Un raid de la coalition arabe sous commandement saoudien a entraîné « la destruction totale du système de navigation par radio », interrompant les vols vers l’aéroport de la capitale, c’est-à-dire ceux des Nations unies et d’organisations humanitaires internationales, a assuré l’Autorité de l’aviation civile à Sanaa, dans un communiqué cité par l’agence rebelle Saba.
L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer dans l’immédiat cette information.
L’aéroport de Sanaa était déjà fermé aux vols commerciaux. Seuls les vols humanitaires étaient autorisés au cas par cas par la coalition sous commandement saoudien.
Dans le cadre du renforcement de son blocus aérien, la coalition avait également fermé l’aéroport d’Aden, la grande ville du sud du pays où se trouve le gouvernement contesté que Riyad veut imposer au pays.
Les vols en direction de l’aéroport d’Aden ont repris avec la permission de la coalition, a indiqué mardi un responsable de la compagnie aérienne publique Yemenia.
La guerre au Yémen oppose les forces dirigées par Abd Rabbo Mansour Hadi, qui est imposé par la force par l’Arabie saoudite et ses alliés, alors qu’il est contesté par une grande partie de la population yéménite. Dont le mouvement Ansarullah, présent dans le nord, à la frontière avec l’Arabie saoudite et une grande partie de l’armée yéménite fidèle à l’ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh luttent aussi contre ces forces.
Elles ont d’ailleurs été chassées en septembre 2014 de Sanaa.
Malgré l’aide que lui procure la coalition de l’Arabie, depuis mars 2015, Hadi et ses forces loyalistes regroupées dans le sud peinent à remporter des victoires décisives.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, le conflit a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils.
Le Yémen connaît « la pire crise humanitaire de la planète », selon l’ONU.