Alors qu’il est question d’une interview télévisée qui devrait avoir lieu dans les heures suivantes, avec le Premier ministre libanais Saad Hariri, les doutes subsistent sur son sort et sur son contenu .
« Tout ce qui va être exprimé par M.Hariri comme positions et tout ce qui lui sera attribué feront toujours l’objet de doute et d’ambiguïté », a affirmé le président libanais le général Michel Aoun, ce dimanche devant ses invités, a rapporté le site d’information libanais Elnashrah.
« Par conséquent, on ne peut nous fier à ce qu’il dira, ni considérer que ses positions ont été exprimées de son plein gré », a-t-il ajouté.
Selon le Bureau médiatique du chef de l’Etat, M. Aoun a fait part aux milieux officiels locaux et étrangers du mystère qui entoure de M. Hariri, depuis l’annonce de sa démission, depuis Riyad.
« Tout ce qui peut émaner de sa part comme position ou démarches et tout ce qui lui sera attribué ne reflètera pas la réalité mais sera le résultat de la situation mystérieuse et confuse qu’il vit dans le royaume arabe saoudien et donc on ne peut pas s’y fier », a rapporté le Bureau médiatique.
« Ces circonstances ont atteint le point où la liberté de M. Hariri a été restreinte, des conditions ont été imposées en ce qui concerne sa résidence et les contacts qu’il peut avoir, même avec les membres de sa famille », poursuit le président dans ce communiqué.
Quand bien même l’interview aura lieu, sa crédibilité est d’ores et déjà mise en cause.
Selon Elnashrah, une source proche du camp du 8-mars a dit s’attendre à ce que « le contenu de l’entretien soit le même que celui de la déclaration de démission ».
«Le jeu saoudien est le même, à la différence qu’il voudra donner l’illusion aux partisans de M. Hariri qu’il est libre et de jeter la responsabilité sur le Hezbollah, après les positions du public de Hariri qui ont été décevantes pour Riyad ». a-t-il conclu.
Plusieurs chaines de télévision ont aussi d’ores et déjà décidé de boycotter cette interview qui aura lieu ce soi, vers 21:30 heure locale.
Selon l’ancien député Wiam Wahhab, c’est le ministre saoudien pour les Affaires du Golfe Thamer al-Sabhane qui a poussé le Premier ministre libanais à répondre au chef de l’Etat en assurant qu’il est libre et haussant le ton contre l’Iran.
Dans un Tweet, l’ancien chef de la Sureté générale, le général Jamil Assayed, a écrit que « Sabhane a entrainé l’Arabie saoudite dans un grand pétrin dans l’affaire du Premier ministre démisionnaire Saad Hariri ».
Selon lui, il a dû surement consulté le chef des Forces libanaises Samir Geagea, l’ancien ministre de la Justive Acharf Rifi le dirigeant du camp du 14-mars, Farès Seid.