La Russie a renforcé ses infrastructures militaires dans l’Arctique et va y déployer de nouveaux systèmes de défense antiaérienne, a annoncé vendredi le commandant de la flotte du Nord, une illustration de l’intérêt grandissant de Moscou pour cette région stratégique.
« Toutes les îles de l’Arctique où se trouvent des bases de la flotte du Nord ont été équipées de nouveaux aérodromes pouvant fonctionner en toute saison et en mesure d’accueillir tout type d’avions », a déclaré le vice-amiral Nikolaï Ievmenov, cité par l’agence de presse Interfax.
« Nous sommes en train de mettre en place un système de surveillance dans les airs et en mer de la région du Passage du Nord-Est et de nous assurer un contrôle complet de l’espace aérien dans notre zone de contrôle dans l’Arctique », s’est-il félicité.
Les systèmes de défense antiaérienne seront également renforcés dans la région après un premier déploiement en 2015 dans l’archipel de la Nouvelle-Zemble.
La Russie a considérablement renforcé sa présence militaire dans l’Arctique ces dernières années, y procédant à des exercices militaires d’ampleur et construisant des bases pouvant fonctionner en autarcie.
Le ministère de la Défense a déclaré début novembre avoir découvert onze nouvelles îles et six détroits dans l’Arctique ces cinq dernières années, renforçant les prétentions de la Russie dans cette région disputée où elle a revendiqué en 2015 devant les Nations unies la souveraineté sur 1,2 million de km2.
Le président Vladimir Poutine a souligné au printemps au cours d’une réunion gouvernementale l’importance de l’Arctique pour « renforcer la position de la Russie dans le monde » et au nom de ses « intérêts économiques ».
Moscou espère en outre exploiter le passage du Nord-Est, qui relie l’océan Atlantique à l’océan Pacifique par l’Arctique et doit notamment simplifier pour la Russie la livraison d’hydrocarbures en Asie du Sud-Est. Cette route maritime rendue praticable pendant les mois d’été grâce au réchauffement climatique et à la fonte des glaces, est amenée à jouer un rôle croissant dans les échanges internationaux.
En août, un méthanier russe a accompli un périple de 4.060 kilomètres de la Norvège à la Corée du Sud en un temps record de six jours et 12 heures en empruntant le passage du Nord-Est sans avoir recours à l’assistance d’un brise-glace.
Source: AFP