Lors d’une interview réalisée par les directeurs des chaines satellitaires libanaises, oragnisé à l’occasion de la première année de son accession à la présidence, le président Michel Aoun a affirmé que « le problème externe justifiant le port des armes par le Hezbollah est lié aux problèmes au Moyen-Orient » soulignant que « l’Iran est une puissance régionale incontournable ».
Le président libanais Michel Aoun a souligné le rôle de premier plan et le statut de l’Iran au Moyen-Orient, indiquant que « l’Iran a négocié avec cinq grands pays, il est une puissance régionale qu’on ne peut ignoré ».
Il a ajouté : »l’Iran est présent et il jouit d’une influence au Moyen-Orient dont il faut tenir compte. Il n’a pas d’ambitions au Liban » notant que » l’Iran est présent dans les solutions du Moyen-Orient et dispose d’un impact sur les résolutions , sinon il n’aurait pas été présent au Kazakhstan et ailleurs ».
Et de poursuivre : »nous ne pouvons pas être partie prenante dans le conflit arabo-arabe: les Arabes sont des frères et nous ne pouvons pas nous tenir aux côtés d’un frère contre un autre. Nous ne permettrons pas qu’une étincelle vienne de Beyrouth pour s’enflammer en Orient. Nous sommes un pays qui veut la paix avec tous et dans le cadre des principes du droit et des intérêts mutuels. Et quand les cupides cherchent à nous convoiter, nous sommes obligés de nous défendre. La chose la plus importante que nous voulons restaurer est la confiance entre les Libanais, dans ce contexte, le Liban doit consolider sa stabilité, préserver sa sécurité et ne pas entrer dans un jeu plus grand que lui. Nous voulons la paix avec tous, dans le respect des droits et des intérêts mutuels. »
Pour ce qui est de la question des armes du Hezbollah, le président Aoun a affirmé : »Il y a deux raisons pour lesquelles l’armée n’est pas la seule qui dispose d’armes à l’intérieur. Une raison interne est liée au manque d’armes et au déficit financier. Et aussi, l’État libanais et le Hezbollah sont liés à la résolution 1701. Aussi, la coopération et la coordination entre les services de sécurité a réalisé des succès en matière de sécurité et de démantèlement de nombreuses cellules dormantes ».
« Le Liban est jusqu’à ce jour dans l’incapacité de récupérer l’ensemble de ses territoires occupés ni de trouver une issue au problème des réfugiés palestiniens bloqué jusqu’à ce jour . Or, c’est le Liban qui a toujours été l’agressé, et Israël l’agresseur », a-t-il martelé.
Le chef de l’État a noté que « trois documents garantissent la stabilité interne et limitent les actions armées à l’intérieur et qui concernent les armes du Hezbollah : la résolution 1701 pour laquelle le Liban et le Hezbollah sont engagés ; l’accord de Mar Mikhaël conclu en 2006 entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre ; et enfin la déclaration ministérielle ».
Et de poursuivre : » Notre plus grande force est de préserver l’équilibre national et de le faire en écartant les questions qui dépassent nos frontières . Notre unité nationale est la base, la liberté politique est la garantie de tous les partis, mais personne ne peut jouer avec l’équilibre sécuritaire: 83 pays sont en conflit en Syrie et ce conflit n’est pas situé chez nous , je ne couvre personne , je couvre notre unité nationale. Le Hezbollah n’est pas responsable des conflits à l’extérieur et je refuse qu’on tient pour responsable le Hezbollah des problèmes internes ».
Interrogé ensuite sur le retrait des investisseurs arabes du marché libanais à cause de l’influence grandissante du Hezbollah, Michel Aoun a répondu : « Nous les comprenons et eux nous comprennent. D’ailleurs, nous ne pouvons donner plus que ce que nous donnons. Nous ne pouvons renoncer à notre unité nationale.. J’ai dit aux pays arabes lors du dernier sommet que je me joindrai à eux s’ils adoptent une démarche de paix, non de guerre ».
Concernant la politique émiratie d’interdiction faite à des ressortissants de se rendre au Liban, M.Aoun a souligné : »Nous avons adressé des lettres d’assurances à tous les États arabes, par le biais de leurs ambassadeurs: nous ne réglons pas nos comptes politiques en commettant des agressions sur notre territoire ».
Enfin, s’agissant des nouvelles sanctions américaines contre le Hezbollah, il s’est contenté de dire qu’ « elles n’auront pas plus d’effet que les précédentes ».
Sources: alalam, ANI (arabe), alManar
Source: Médias