L’ancien chef-adjoint de l’état-major israélien a reconnu qu’Israël est incapable de réaliser la victoire dans une guerre menée contre l’Iran, révélant que Tel Aviv avait besoin des Etats-Unis pour cela.
Le général Yaïr Golan qui vient de quitter ce poste a tenu ces propos dans une intervention prononcée aux Etats-Unis dans le Washington Institute for Near East Policy.
Il faut « reconnaitre les faits et les limites des capacités israéliennes » pour affronter l’Iran », a-t-il dit, assurant que la menace iranienne est très importante « raison pour laquelle notre collaboration avec les Etats-Unis requiert une importante plus grande qu’auparavant, face à cette menace».
Selon le journal libanais al-Akhbar, M. Golan a été chargé par le ministre israélien de la Sécurité Avigdor Lieberman de mettre au point la nouvelle théorie sécuritaire d’Israël, compte tenu des changements régionaux. Depuis la semaine dernière, l’entité sioniste effectue l’une de ses plus grandes manoeuvres militaires pour simuler une guerre conre le Liban ou la bande de Gaza.
Selon Golan, « la comparaison entre la menace de Daech d’une part et celle de l’Iran, c’est-à-dire l’axe chiite ne peut être valable. Elle est invalide de point de vue israélien car il n’y a pas lieu de faire une comparaison entre les deux menaces ».
Il explique son point de vue : « les Iraniens sont des gens développés. Ils ont civilisés dans une grande mesure. Ils ont une bonne infrastructure académique et de bonnes capacités industrielles. Ils ont de bons scientifiques et beaucoup de jeunes doués ».
Et de poursuivre : « Ils nous ressemblent dans leurs capacités, raison pour laquelle ils présentent une menace beaucoup plus grande que Daech ».
« Je crois que nous ne pouvons pas les affronter seuls, compte tenu de la façon avec laquelle ils agissent dans la région », a averti le général israélien.
S’agissant de Daech, il l’a décrit sous la forme suivante : « lorsque j’étais commandant de la région nord, je voyais les combattants de Daech dans le secteur sud du Golan. Ils se déplaçaient à pieds a proximité de la barrière frontalière en portant les mitrailleuses kalachnikovs sur leur dos. De quoi s’agit ? De rien. C’est une menace primitive et limitée relativement. Oui, ils ont leur imagination et leur volonté, ce qui est certes dangereux. Mais je sais comment faire avec ce genre de menace ».
Le général Golan a évoqué dans son allocution le référendum sur l’autonomie du Kurdistan irakien, en réponse à une question posée par le représentant de la télévision Kurdistan.
« J’admire l’idée d’un Kurdistan indépendant. À l’origine, j’aime bien le peuple kurde. Comme vous savez, il y a une bonne coopération entre Israël et le peuple kurde depuis les années 60 du siècle dernier. Selon ma vision pour le Proche-Orient, je peux dire que l’unique évolution positive sur le destin de la région est l’apparition d’une entité indépendante de plusieurs entités kurdes. Je pense que les Kurdes constituent un élément modéré avec une influence positive sur son entourage ».
Selon lui, le parti des travailleurs turc PKK n’est pas une organisation terroriste, comme il est classifié par la Turquie et l’Union européenne.
Sur les frontières de l’Etat kurde, il s’est contenté de conclure : « Je ne peux pas imaginer ses frontières, et comment vous allez pouvoir rassembler, si vous le pouvez, les kurdes d’Iran, de l’Irak, de la Syrie et de la Turquie. Ceci pourrait ne pas être réalisé de nos jours. Mais tant que l’Iran est présent en Orient, et compte tenu de l’instabilité qui règne dans la région, l’idée d’un Etat kurde n’est pas mauvaise ».