L’épouse du président syrien Bachar Al-Assad a affirmé avoir rejeté toutes les « offres » de quitter la Syrie dans une interview avec la chaîne publique russe Russia 24 diffusée mardi, la première qu’elle accorde à un média étranger depuis le début de la guerre contre ce pays.
Les premières années de la guerre, elle avait elle aussi été victime de la campagne de rumeurs lancée contre le pouvoir syrien, et son époux en particulier: de nombreuses fois, ces rumeurs propageaient qu’elle avait quitté la Syrie avec ses enfants pour Londres, où elle a grandi, ou pour la Russie, qui soutient la Syrie.
« Je n’ai jamais pensé à être ailleurs », a dit Asma Al-Assad en anglais en réponse à la journaliste qui lui demandait si quelqu’un lui avait « conseillé » de partir.
« Oui, j’ai eu l’occasion de quitter la Syrie, disons de fuir la Syrie. Ces offres incluaient des garanties de sécurité et de protection pour mes enfants, même une sécurité financière », a poursuivi Mme Assad .
« Il ne faut pas être une lumière pour savoir quel était l’objectif véritable de ces gens. (…) il s’agissait d’une « tentative délibérée de saper la confiance du peuple envers son président », a-t-elle précisé.
Mme Assad s’en est pris à la partialité des médias occidentaux car ils se focalisent sur les réfugiés syriens et non sur les Syriens qui sont restés en Syrie .
«Pourquoi les destins des enfants du village de Zara n’ont pas été mis en lumière dans les médias comme cela a été le cas d’Aylan et d’Omar ? Les médias occidentaux ont décidé de se concentrer sur ces tragédies car elles correspondaient à leur agenda. C’est l’Occident qui a divisé nos enfants qui prennent part au conflit en fonction des orientations politiques de leurs parents. Aylan était un enfant syrien, ce en quoi ses parents croyaient n’est pas très important, et il en va de même pour Omar et tous les autres enfants innocents du village de Zara. Ils sont tous des enfants innocents, et leur mort est une perte pour la Syrie», a déclaré Asma el-Assad dans une interview à Rossiya 24, évoquant les conditions dans lesquelles les enfants syriens vivent.
Le mois de mai dernier, la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra ainsi que son fidèle allié Ahrar al-Sham et d’autres milices ont commis un massacre dans la localité de Zara dans la province sud de Hama et dont les habitants appartiennent à la communauté alaouite, celle du président syrien. Il y a eu des dizaines de tués parmi les civils, tandis que de nombreux femmes et enfants ont été kidnappés.
«On a déjà beaucoup parlé de la situation humanitaire en Syrie. Mais il est difficile de décrire toute la gravité de la situation. Les gens déplacés, la misère, les maladies, les souffrances – c’est sans précédent. L’ironie est que les médias occidentaux préfèrent se focaliser uniquement sur la difficile situation dans laquelle se trouvent les réfugiés et les gens qui vivent sur les territoires contrôlés par les groupes armés, tandis que la majorité des gens déplacés habitent [sur le territoire contrôlé par le gouvernement]. Et ces gens sont aussi importants que les autres», a précisé la première dame de Syrie.
Qualifiée de « Rose du désert » par le magazine américain Vogue et de « lumière » par un hebdomadaire français avant l’insurrection contre le pouvoir syrien et la personne de son mari en 2011, Asma al-Assad, 41 ans, a elle aussi fait l’objet d’une campagne dans les médias occidentaux et ceux des monarchies arabes fustigeant son silence face à la soi-disant répression du pouvoir. Mais elle n’a toutefois pas subi la diabolisation infligée à son mari.
Restée discrète pendant un certain temps, elle est de plus en plus visible depuis deux années, et les médias officiels syriens couvrent ses différentes activités: recevoir des blessés de guerre ou des orphelins ou lors de parrainages d’évènements sociaux ou éducatifs.
Sources : AFP, RT ; al-Manar