Mounir Adam est un citoyen saoudien, victime de torture, il est aujourd’hui menacé par la peine de mort, comme tant d’autres jeunes hommes saoudiens de la région du Qatif, à l’est du royaume..
Selon la chaine satellitaire iranienne Al-Alam, citant un rapport accablant sur la tyrannie du régime des Saoud et émanant de l’Organisation américaine des droits de l’Homme et de la démocratie à Bahreïn, M.Adam a été arrêté par les forces du régime à un poste de contrôle le 8 Avril 2012 . Il a été accusé d’avoir participé à une manifestation de revendication des droits de l’Homme et a été emmené au poste de police de Qatif où les autorités saoudiennes l’ont roué de coups et l’ont blessé grièvement au point de le rendre infirme durant plusieurs jours.
Deux semaines plus tard, Mounir Adam a été transféré au Bureau d’Intelligence de Dammam, où les officiers d’investigation l’ont enfermé dans une cellule individuelleet l’ont battu sur tout le corps. Ils lui ont brisé les doigts de ses mains et de ses pieds, et lui ont arraché les ongles . Sous l’effet des coups, ils ont ensuite déchiré la tempe de l’une de ses oreilles .
Souffrant d’une douleur intense à son oreille, ce n’est que quatre mois et demi plus tard qu’il a été transféré à l’hôpital, sans toutefois qu’il ne subisse une opération chirugicale afin de sauver son oreille. Il a depuis perdu l’ouïe.
Détenu à Dammam pendant plus de trois ans, il lui était interdit de communiquer avec un avocat. Son procès a commencé en Septembre 2015, à la Cour pénale de Riyad. Or, même si un avocat l’a représenté devant ce tribunal, sauf que les autorités l’ont empêché de communiquer avec son client en dehors de la salle d’audience. Ce qui représente en soi une violation de son droit de consulter un avocat et de préparer sa défense juridique. Le procureur l’a accusé d’avoir participé à des manifestations et d’avoir commis une série d' »actes terroristes « .
En Juin 2016, Mounir a été reconnu coupable et condamné à la peine mort.
En 2016, l’Organisation des États-Unis pour la démocratie et les droits de l’Homme à Bahreïn et l’Organisation européenne et saoudienne pour les droits de l’Homme, ont présenté une pétition au Comité des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées sachant que Mounir Adam a perdu son oreille.
L’Arabie Saoudite a répondu par deux documents, dans lesquels elle estime que cette demande est irrecevable, invoquant des prétextes techniques infondées. Elle a affirmé, par exemple, qu’elle ne pouvait accepter la pétition parce qu’elle ne comprenait pas le consentement de la victime ou de sa famille, sachant que les deux organisaions en question avaient déjà en leur possession leur consentement signé sur la pétition.
Les deux organisations ont apposé un droit de veto à deux occasions. (Cette correspondance n’a pas été publiée, mais il existe une lettre annexe , enregistrée dans les bureaux des procédures spéciales des Nations Unies qui a été adressée à l’Arabie saoudite sur cette question).
Le 25 mai 2017, la Cour pénale spécialisée de Riyad a confirmé la peine de mort à l’audience d’appel de Mounir Adam. La Commission des Nations Unies a exhorté l’Arabie saoudite à ne pas exécuter la peine de mort de Mounir car l’affaire est en cours d’examen par le Comité.
Cependant, le 23 Juillet 2017, la Cour suprême saoudienne a confirmé la condamnation de Mounir Adam à la peine de mort: un jugement final qui ne peut être contesté.
Depuis le 12 Juin 2017, les autorités saoudiennes enfermaient M. Adam dans une cellule individuelle, l’isolant du monde extérieur.
Mais le 14 Juillet, elles l’ont transféré à Riyad, ce qui équivaut à dire qu’elles se préparent à l’exécuter..
Rappelons que le nombre d’exécutions en Arabie Saoudite a augmenté cette année. Les 10 et 11 Juin 2017, le gouvernement saoudien exécuté dix prisonniers.
Source: Médias