Il y a eu trois rounds des négociations entre le Hezbollah et le front al-Nosra, et plusieurs rounds entre l’Etat libanais et Daech
Concernant les deux premiers acteurs, leurs premières tractations ont eu lieu avant le lancement de la bataille pour la libération du jurd de Aarsale, le 21 juillet. Les suivantes au moment où la mobilisation battait son plein en préparation de la bataille. Et les dernières, 12 jours après le lancement de la bataille.
Les trois rounds
Lors du premier round de ces tractations, le Hezbollah avait réclamé la libération des cinq combattants du Hezbollah détenus auprès du front al-Nosra et séquestrés dans la province d’Idleb, où la milice takfiriste contrôle d’importances superficies dont la capitale éponyme.
Sa demande a fait l’objet d’une fin de non recevoir.
Durant la seconde, le parti de la résistance libanaise a proposé au front al-Nosra d’évacuer le jurd de Aarsale. Et la aussi, sa proposition a été rejetée.
Quant au troisième round, réalisé après la défaite du front al-Nosra, il a englobé les deux revendications : l’évacuation du jurd et la libération des détenus du Hezbollah. A ce tade, le Hezbollah a obtenu gain de cause, le Nosra n’étant plus en position de poser des conditions.
Selon des sources proches du front al-Nosra et citées par le journal libanais al-Akhbar, c’est le numéro un du front al-Nosra Abou Mohammad al-Joulani en personne qui a mené les pourparlers, et non pas l’émir du Nosra à Aarsale, Abou Malek al-Talli.
Les conditions du Nosra
Concernant le premier round, le Nosra avait stipulé de laisser sortir son allié libanais qui lui avait prêté allégeance, le terroriste Chadi al-Mawlawi et ses camarades confinés dans le camp palestinien de Aïn al-Helwé. Le Nosra voulait aussi obtenir la libération d’importants prisonniers séquestrés dans les prisons libanaises. A ce stade, c’est le Hezbollah qui a rejeté les deux demandes.
Des sources révèlent que la relation entre le Libanais Moulawi et l’émir du Nosra Talli s’était dégradée durant ces derniers mois, pour des questions d’argent. Talli aurait suspendu l’aide qui lui avait procuré pour des raisons inconnues.
Entre l’Etat libanais et Daech
En parallèle, des tractations avaient été entamées entre Daech et les autorités libanaises.indiquent des sources libanaises proches de la milice wahhabite.
Via un médiateur, originaire de la ville syrienne de Qousseir, et connu sous le pseudonyme d’Abou Souss qui a rencontré le chef de la Sûreté générale libanaise, la transaction s’était focalisée sur la divulgation du sort des soldats libanais qui ont été enlevés par Daech en aout 2014, en échange de laisser la milice wahhabite sortir vers la badiya syrienne, où elle essuie une défaite cuisante face à l’armée syrienne et à ses alliés.
Le médiateur a fait part que les militaires libanais ont été divisés en deux groupes : le premier se trouvant toujours dans le jurd, et le second ayant été emmené à Raqqa. Laissant planer le doute qu’ils sont encore vivants.
Faisant part de scepticisme, le négociateur libanais a posé une seule condition, celle d’obtenir une vidéo sur le sort des soldats libanais. Depuis, les tractations ont été suspendues.
Selon al-Akhbar, Daech fait face dans le jurd à une difficulté importante : il est incapable de mobiliser les familles des réfugiés pour lui assurer un bouclier humain qui lui permette de partir, comme vient de le faire le front al-Nosra. Plus est-il que la plupart de ses positions sur le sol syrien fait l’objet d’un bombardement presque quotidien de la part de l’armée syrienne et de l’aviation russe et celle de la Coalition internationale menée par les Etats-Unis.