En cas de conflit armé contre l’Iran, les USA utiliseront leur armement le plus sophistiqué pour s’assurer un avantage dans le ciel iranien dès les premières minutes de guerre, écrit la revue Warrior. Selon le site d’information Gazeta.ru.
L’Iran est considéré comme un régime hostile par les USA. Hormis les menaces verbales qui ont commencé dans les années 1980 pendant la guerre Iran-Irak, Téhéran a aussi lancé une «guerre pétrolière» qui, selon les USA, menaçait réellement les fournitures d’hydrocarbures. En particulier, 71 cargos commerciaux ont été attaqués en 1984, contre 48 au cours des trois premières années de la guerre Iran-Irak. Cela a suscité la colère de l’Occident et des alliés des USA au Moyen-Orient.
La marine américaine a commencé à accompagner les cargos pétroliers et les navires commerciaux pour traverser le golfe Persique. Dans certains cas, cela provoquait des affrontements armés avec des navires de la marine iranienne.
Depuis cette «guerre pétrolière», l’Iran a cherché à développer des aptitudes militaires asymétriques afin de réduire la domination insurmontable des USA en matière d’armement conventionnel et de matériel. Cependant, dans la plupart des cas l’industrie militaire iranienne n’a pas réussi à trouver une solution efficace. Selon les analystes américains, auxquels se réfère Warrior, cinq principales armes américaines permettront de vaincre facilement l’Iran.
Le F-22 Raptor
Depuis 2013, les avions iraniens attaquent les drones américains qui mènent des opérations de reconnaissance aérienne dans le ciel iranien. Washington a donc décidé de couvrir ses drones avec des F-22 Raptor. Et pour cause.
Les avions F-4 Phantom de l’armée de l’air iranienne ne font pas le poids, d’un point de vue technique, avec les chasseurs américains de 5e génération.
Dans les airs, les pilotes de F-22 jouent simplement au chat et à la souris avec leurs homologues iraniens. Très souvent ils s’approchent de très près des F-4 tout en restant invisibles aux pilotes iraniens. Puis, se plaçant sous l’aile gauche ou droite du Phantom iranien, les Américains contactent les pilotes iraniens par radio pour leur dire: «Rentre à la maison!»
Selon les analystes américains, les forces armées iraniennes n’ont absolument rien à opposer au chasseur F-22 Raptor. Hormis la domination dans les airs, cet appareil peut servir à différentes missions: guerre électronique, renseignement ou soutien des troupes au sol. Il n’est donc pas étonnant que compte tenu de la détérioration continue des relations avec Téhéran, les USA déploient des avions F-22 supplémentaires dans les bases aériennes du Golfe.
Le B-2 Spirit
Aucune menace émanant d’Iran n’effraie autant les USA que son programme nucléaire, qui se développe rapidement. C’est pourquoi chaque président américain déclare que quand il est question du programme nucléaire iranien, toutes les solutions sont envisageables, y compris purement militaires.
Si les USA décidaient de défaire militairement l’Iran, le bombardier stratégique furtif américain B-2 Spirit jouerait un rôle majeur dans le conflit.
La géographie joue un rôle particulier dans la défense iranienne contre une ingérence militaire. Ce pays fait trois fois la taille de l’Irak et sa superficie équivaut pratiquement à celle de toute l’Europe occidentale. La plupart des sites nucléaires iraniens, ainsi que ses sites militaires cruciaux, se trouvent en profondeur du pays. La majorité d’entre eux sont également installés aux abords de grandes villes. En particulier, l’usine d’enrichissement nucléaire se trouve près de l’important centre politico-administratif et religieux de la ville de Qom.
Ces conditions font du bombardier stratégique B-2 Spirit une clef pour la destruction militaire du programme nucléaire iranien. Comme l’affirme la société Northrop Grumman, qui a conçu l’avion, «le B-2 est un élément central de l’arsenal national pour les attaques à longue portée et l’un des avions les plus résistants au monde».
Le B-2 est capable de franchir la défense antiaérienne échelonnée de l’ennemi et affiche une très grande autonomie même sans ravitaillement en vol.
Le bombardier stratégique B-2 peut embarquer une importante quantité de bombes, y compris des armes de précision, et il est capable de détruire les sites nucléaires de l’Iran avec un nombre réduit de vols opérationnels. Northrop Grumman souligne que chaque B-2 peut «embarquer plus de 20 tonnes de bombes conventionnelles et nucléaires et les transporter jusqu’à la zone ciblée dans toutes les situations et dans toutes les conditions météorologiques».
La bombe GBU-57 Massive Ordnance Penetrator (MOP)
Cette puissante arme aérienne a été développée aux USA par le constructeur aéronautique Boeing spécialement pour détruire des postes de commandement souterrains, des centres de communication et des entreprises industrielles dissimulés sous terre sous une épaisse couche de béton.
La bombe peut pénétrer dans le sol jusqu’à 61 m et percer jusqu’à 19 m de béton armé avant d’exploser.
En novembre 2011, l’armée de l’air américaine a reçu le premier lot de bombes d’une commande totale de 20 unités. En janvier 2013 a été annoncée la modernisation de la bombe. Le coût total du programme, compte tenu des fonds dépensés pour la sophistication des munitions: 400 millions de dollars.
La bombe MOP, qui pèse 13,6 tonnes, est six fois plus grande que les plus grosses munitions anti-bunker des arsenaux américains et israéliens. La GBU-57A/B contient 5.300 livres d’explosif et sa puissance d’explosion dépasse 10 fois celle de sa prédécesseure: la bombe anti-bunker BLU-109. La GBU-57A/B peut ainsi détruire les cibles souterraines les plus difficiles d’accès.
Le bombardier stratégique B-2 Spirit est l’unique avion de l’armée de l’air américaine capable de transporter la GBU-57A/B jusqu’à la cible, considérée par les Américains comme l’une des principales munitions pour détruire les sites nucléaires en Iran, notamment l’usine d’enrichissement d’uranium de Fordo située à une profondeur de 80-90 m sous les roches dans les environs de Qom, à 150 km au sud de Téhéran.
Le véhicule de combat d’infanterie amphibie ACV 1.1
Hormis l’arme nucléaire, l’Iran menace les USA par ses capacités en matière de A2/AD — c’est-à-dire les restrictions d’accès et de manœuvre dans certains secteurs. Ce concept de refrènement de l’ennemi (généralement par un complexe d’armements) consiste à créer un danger accru pour le déploiement ou le déplacement des forces ennemies dans la zone protégée.
Sur ce plan, l’Iran compte sur ses missiles antinavires.
Une confrontation directe USA-Iran dans le Golfe est-elle possible?
Comme en Chine, cette arme joue un rôle notable dans la stratégie iranienne A2/AD. Mais contrairement à la Chine, l’Iran dispose d’un arsenal bien plus réduit de missiles guidés de précision à moyenne portée, et qui plus est capables de tirer au-delà de l’horizon.
En ce sens l’Iran doit compter sur ses avantages géographiques pour mettre en œuvre la stratégie A2/AD dans le Golfe contre les USA. Toutefois, l’Iran dispose de la plus longue ligne côtière dans le golfe Persique et dans le détroit d’Ormuz, soit environ 2.400 km (en plus des 480 km de littoral en mer d’Arabie). De plus, les golfes, les détroits, les baies et les îles dans la région, selon les experts américains, constituent des conditions très favorables à l’organisation d’opérations navales de débarquement par la marine américaine.
Si l’Iran tentait de fermer le détroit d’Ormuz, les USA pourraient juger nécessaire de s’emparer d’une partie du littoral iranien, y compris de trois îles du Golfe — Abu Moussa, Grande Tunb et Petite Tunb.
D’après les Américains, les nouveaux véhicules de combat d’infanterie amphibie ACV 1.1 conviennent parfaitement pour ces missions. Ce véhicule blindé 8×8 est en effet capable de débarquer dans l’eau à partir d’un navire et de revenir à bord.
L’ACV 1.1 est largement plus efficace en mer que tous les autres véhicules blindés amphibies actuellement construits, tout en assurant une excellente mobilité terrestre et une résistance significative.
Ce véhicule affiche une bonne capacité de franchissement et dispose de 13 sièges à suspension pour les fantassins de marine, ce qui assure une protection anti-mines considérable et une protection anti-explosion pour un équipage supplémentaire de 3 hommes. Les Marines US ont exigé que ce véhicule «soit capable d’être protégé contre le feu direct et indirect, les mines marines et les menaces d’explosifs artisanaux».
L’ACV 1.1 est doté d’un moteur fiable de 700 chevaux, ce qui assure une augmentation significative de puissance par rapport aux véhicules de débarquement navals utilisés actuellement par l’infanterie de marine US.
Les experts américains pensent que c’est ce véhicule blindé qui contribuera à la défaite de l’Iran.
Les lasers
A l’heure actuelle, les systèmes militaires laser s’invitent de plus en plus sur le terrain. Les récents essais d’armes laser dans la marine américaine «ont dépassé les attentes en matière de rapidité et d’efficacité pour détecter, accompagner et éliminer les cibles très protégées».
Selon les analystes américains, c’est une très mauvaise nouvelle pour l’Iran et sa stratégie A2/AD. L’une des capacités les plus réelles de Téhéran pour contrer la flotte américaine dans le Golfe est l’usage de petites vedettes rapides pouvant faire exploser à coup de mine les navires américains. L’Iran prévoit justement d’utiliser toute une flottille de ces vedettes.
En outre, l’Iran a également investi beaucoup d’argent dans le développement de drones. Téhéran prévoit de recourir à des frappes massives de drones contre les destroyers et les croiseurs américains.
Dans les deux cas, l’Iran cherche à utiliser des armes bon marché et en nombre significatif, bien conscient qu’il serait économiquement insensé pour les USA d’utiliser contre les drones et les vedettes rapides des armes de haute précision très coûteuses.
Et c’est grâce au nombre et au coût relativement bas de ses armements que l’Iran compte dominer les USA.
D’autres armes, différentes des missiles guidés, sont nécessaires pour parer les escadrons de drones et de vedettes iraniens, estiment les analystes américains. En ce sens, les Américains misent sur les lasers de combat. Un tir de laser coûte environ 1 dollar, et les munitions sont pratiquement illimitées. C’est cette arme, supposent les Américains, qui réduira à néant les capacités des escadrons iraniens.
L’amiral américain Matthew Klunder a déclaré que «cette technologie très accessible changera radicalement les méthodes militaires déployées contre des ennemis tels que l’Iran».
Pas étonnant que la marine américaine ait récemment testé des systèmes de combat laser dans le Golfe à bord du destroyer Ponce. Le navire a montré qu’il était capable d’éliminer un ennemi hypothétique. Bien que les lasers aient encore certaines limites d’usage opérationnel — ils ne fonctionnent pour l’instant que dans de bonnes conditions météorologiques — la marine américaine devrait prochainement pallier ce problème.
Source: Sputnik