L’Otan et la Russie ont convenu jeudi d’éviter tout risque de potentielles confrontations lors de leurs exercices, en échangeant notamment des informations à l’avance, à l’approche d’importantes manoeuvres russes qui inquiètent Baltes et Polonais.
Les deux camps ont eu des échanges « francs » à Bruxelles dans le cadre d’un Conseil Otan-Russie, une instance de dialogue au niveau des ambassadeurs, selon le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg.
Au cours de la réunion, la partie russe a fourni, comme le réclamait l’Otan, le nombre de ses soldats, navires et avions qui participeront à l’exercice militaire Zapad (« Occident ») 2017 qui aura lieu en septembre près de la frontière polono-lituanienne, s’est félicité M. Stoltenberg, sans donner de détails.
« Il est significatif que nous ayons échangé aujourd’hui des briefings à l’avance sur les manoeuvres à venir », a souligné le chef de l’Otan en précisant que l’Alliance avait également informé l’ambassadeur russe du prochain exercice « Trident Javelin » 2017.
« Je suis encouragé par ces progrès », a commenté M. Stoltenberg, tout en avertissant que « compte tenu des expériences passées (…), il se pourrait que beaucoup plus de troupes (russes) participent que les chiffres annoncés officiellement ». Selon Vilnius, 100.000 militaires russes vont participer à l’exercice « Zapad » qui se déroulera au Bélarus, au sud de la frontière lituanienne.
Le mois dernier, des membres de l’Otan ont organisé leur premier exercice militaire dans cette région stratégique, axé sur la défense de la trouée dite de Suwalki (nord-est de la Pologne), considérée comme un point critique pour la sécurité des alliés baltes, dans un contexte de tensions persistantes avec Moscou.
Cet étroit bout de terrain à la frontière entre la Pologne et la Lituanie s’étend sur 60 à 100 km, entre l’enclave russe fortement militarisée de Kaliningrad et le Bélarus, un proche allié du Kremlin.
Selon des spécialistes occidentaux, le passage de Suwalki pourrait constituer un talon d’Achille sur le flanc oriental de l’Otan, son occupation éventuelle pouvant isoler les trois membres baltes de l’Alliance atlantique (Estonie, Lettonie et Lituanie).
De son côté, Moscou a à maintes reprises averti qu’une concentration des forces de l’Otan dans la région, à la frontière russe, enfreignait l’équilibre des forces.
Source: AFP