Le discours du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah est enseigné dans une université israélienne de Tel Aviv, a révélé le quotidien israélien Maariv, cité par le journal électronique Ar-Ray al-Yaoum.
Que ce soit celui qui a été prononcé au lendemain de la libération du sud du Liban en l’an 2000, dans la ville sudiste de Bint Jbeil et dans lequel il avait lancé sa célèbre phrase, « Israël est plus fragile que la toile de l’araignée », ou ceux durant la guerre de juillet 2006, ils figurent dans le cadre des cours consacrés à l’art du discours et de la rhétorique.
Selon le journal israélien, un professeur explique cet intérêt pour le discours de S. Nasrallah en indiquant que c’est le seul leader arabe qui a menacé Israël de bombarder le réacteur nucléaire de Dimona.
De même, un expert israélien dans la guerre psychologique, D. Eniv Levithan estime quant à lui que l’une des leçons tirée par l’étude sur la propagande dans l’histoire est que l’Etat est contraint de défendre ses citoyens contre celle qui est suivie par l’ennemi, surtout en temps de guerre.
Il rapporte que les historiens se sont penchés d’une manière méthodique et scientifique sur la guerre médiatique entre le Hezbollah et Israël, et surtout sur les facilités que les chaines de télévision israéliennes ont accordées à S. Nasrallah.
Selon lui, le fait que ces dernières ont diffusé en direct et intégralement ses discours durant la guerre en juillet-août 2006, alors qu’ils comprenaient des messages dangereux, dont ceux adressés à ses combattants, a été une grosse erreur.
« L’une des raisons pour lesquelles les médias hébreux rediffusaient les discours tels quels sans aucune censure revient au fait que Nasrallah suivait la stratégie de la vérité », a aussi expliqué D. Levithan, selon lequel cette stratégie a été utilisée par les Américains et leurs alliés dans leur guerre contre le Japon, durant la 2nd guerre mondiale.
« Le fait de rapporter les faits tels quels accorde au récepteur le choix de décider de lui-même si les informations sont vraies ou fausses », a-t-il enchaîné.
Et de poursuivre pour le Maariv : « Durant la seconde guerre du Liban, Nasrallah a certes triomphé médiatiquement et le point culminant a été son discours sur le bombardement du navire de guerre israélien non loin des plages libanaises », dans lequel il avait lancé une phrase aussi retentissante: « regardez la frégate israélienne… Elle brûle ».
« Son discours était vivant et en direct. Israël ne pouvait pas empêcher sa diffusion. Le message est tout de suite arrivé au public israélien qui était alors totalement convaincu que l’ennemi disait la vérité à cent pour cent. Ce qui a eu pour conséquence de renforcer sa légitimité à ses yeux. Plus est-il que des images ont été diffusées en même temps que son discours, confirmant que le Hezbollah est parvenu à tirer un missile de haute précision sur la frégate israélienne et a tuer 6 soldats qui étaient à son bord », peut-on aussi lire.
D’autant qu’avant cette guerre, la société israélienne était plutôt acquise a la supposition que Nasrallah dit la vérité, et seulement la vérité. « cette supposition s’était incrustée dans les esprits et les cœurs des Israéliens, au même rythme des déclarations irresponsables et incorrectes des dirigeants israéliens », toujours selon D. Levithan.
Au moment où la dissuasion israélienne était au plus bas et le gouvernement israélienne se trouvait incapable de riposter aux provocations du Hezbollah.
L’expert israélien estime que malgré le fait que le public israélien écoute des informations erronées et fallacieuses, et des demi-vérités destinées à lui faire peur, mais il est toujours persuadé que S. Nasrallah est quelqu’un qui porte en lui une idéologie de combat, qu’il est « honnête et sincère et qu’il met par-dessus tout à exécution les menaces qu’il profère ».
A tel point que les termes sur la crédibilité du numéro un du Hezbollah est devenue une phrase entièrement coutumière aussi bien dans les médias que chez le public israélien, conclut-il.