Un think tank américain a révélé que l’accord de vente de 110 milliards de dollars d’armes en Arabie Saoudite était une fausse nouvelle.
Le think tank américain Brookings a écrit dans un rapport que le mois dernier, le président Trump avait visité l’Arabie Saoudite et que son administration avait annoncé la conclusion d’un accord de 110 milliards de dollars avec le royaume. « Le seul problème, c’est qu’il n’y a aucun accord, c’est une fausse nouvelle », ajoute le rapport.
Selon ce rapport, les propos des responsables militaires et des sénateurs américains prouvent qu’il n’existe aucun contrat et transaction sur la vente d’armements, il s’agit de mémorandums d’entente et pas de contrat signé entre Riyad et Washington: «Beaucoup des textes signés sont des offres de l’industrie US de la défense aux Saoudiens. Jusqu’à présent, rien n’a été notifié au Sénat pour examen. »
L’Agence pour la coopération de sécurité et de défense, qui coordonne les principaux marchés d’armes du Pentagone, les appelle «ventes prévues». Aucun des mémorandums n’est nouveau, tous ont été conclus sous l’administration Obama. Par exemple, la proposition de vente de quatre frégates à la marine royale saoudienne: cette proposition a d’abord été faite par le département d’État américain en 2015. Aucun contrat n’a suivi.
Une autre proposition de vente concerne le système de défense aérienne de haute altitude (THAAD) qui a récemment été déployé en Corée du Sud. Depuis des années, les Saoudiens expriment leur souhait d’acheter le système, mais aucun contrat n’a été finalisé.
Brookinks souligne que les échanges entre les Saoudiens et l’administration Trump à Riyad, présentés sous forme d’un « contrat de vente d’armes », se résume en réalité à une liste d’équipements souhaités par l’Arabie saoudite ainsi que des éventuels contrats avec les États-Unis
En outre, il est peu probable que Riyad puisse payer un accord de 110 milliards de dollars en raison de la baisse du prix du pétrole et le coût de la guerre qu’il mène depuis 2015 contre le Yémen.
Barack Obama a vendu au royaume environ 112 milliards de dollars armes pendant les huit années de sa présidence, dont la plus grande partie était un accord unique en 2012 négocié par le secrétaire américain à la Défense, Bob Gates. Pour obtenir l’approbation du Congrès à cet accord, Gates a également négocié un accord avec Israël pour maintenir sa suprématie militaire dans la région par rapport à ses voisins arabes. Depuis la chute des prix du pétrole, les Saoudiens luttent pour effectuer leurs paiements.
Le think tank américain conclut que le contrat de Trump est réalisable lorsqu’Israël demande également un contrat pour maintenir son avantage qualitatif. « L’accord actuel est un accord de plusieurs milliards de dollars pour plus de munitions pour la guerre au Yémen. L’aviation saoudienne a besoin de plus de munitions pour continuer les frappes aériennes sur le pays le plus pauvre du monde arabe », conclut-il.
L’offensive militaire de l’Arabie Saoudite contre le Yémen lancée depuis mars 2015 a déjà tué plus de 12 000 Yéménites, sans parler des milliers de blessés et des millions de déplacés.
Donald Trump, au lendemain de son investiture, a décidé d’intervenir directement au Yémen. Le patron du Pentagone a aussi plaidé pour la participation militaire directe de Washington au côté de Riyad.
Source: Parstoday