Dans l’après de mardi, la coalition internationale menée par les Etats-Unis a bombardé de nouveau en Syrie les forces progouvernementales et leurs alliés, près de la base d’Al-Tanaf, non loin des frontières irakienne et jordanienne.
Des avions de la coalition « ont attaqué une de nos positions militaires sur la route menant à Al-Tanaf, tuant plusieurs personnes et causant des dommages matériels », a indiqué une source militaire syrienne pour l’agence syrienne officielle Sana.
Média de guerre, instance de la Résistance œuvrant en Syrie a révélé ce mercredi sa version des faits, précisant qu’auparavant, un assaut avait été lancé par des milices.
« Des groupes terroristes avaient attaqué hier depuis le matin, des positions de l’armée syrienne dans la région al-Chahimat , Zaza, et Melhem proche d’al-Tanaf, et ce depuis la zone protégée par la Coalition internationale. Ils ont été repoussés par des unités de l’armée syrienne en dehors de cette zone et ont essuyé de lourdes pertes humaines et matérielles. Par la suite, l’armée syrienne a dépêché des renforts pour pourchasser les miliciens qui tentaient de couper ses voies d’approvisionnement … Alors les avions de la coalition sont intervenus en les bombardant… il en a découlé des pertes dans le matériel. Certains soldats sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés ».
La chaine libanaise al-Mayadeen TV a diffusé une petite vidéo qui filme le bombardement en question.
Selon l’AFP, citant le communiqué de la Coalition, cette dernière a bombardé mardi un groupe « de plus de 60 soldats » avec notamment « un char » et « de l’artillerie », qui représentait « une menace » pour les forces de la coalition présentes à Al-Tanaf. La frappe aurait fait deux morts et 15 blessés parmi les militaires syriens, a appris Sputnik d’une source sur place.
C’est la deuxième fois que la coalition bombarde dans cette zone.
Un premier bombardement s’était déjà produit le 18 mai. La Syrie et la Russie avaient à ce moment-là vivement condamné la frappe américaine, Damas assurant qu’elle ne se laisserait pas « intimider ».
Dans les déclarations américaines, les tensions à Al-Tanaf s’inscrivent dans un contexte de soi-disant rivalités pour mener le combat contre la milice wahhabite terroriste Daesh dans l’est de la Syrie.
Dans les faits, les Américains et leurs alliés sont accusés d’exploiter la lutte contre Daesh pour occuper les régions syriennes frontalières avec l’Irak et la Jordanie, et empêcher les forces régulières syriennes et leurs alliés d’y parvenir.
D’autant que ces derniers progressent désormais vers l’est, après avoir remporté une série de victoires sur les rebelles à l’ouest.
Le commandement de l’armée syrienne a sommé la Coalition « cesser ses actes hostiles » et a assuré que l’armée syrienne et ses alliés sont décidés à poursuivre cette guerre contre les groupes terroristes, à leur tête Daesh et le front al-Nosra ».
Pour sa part la Russie a convoqué une réunion exceptionnelle au Sein du Conseil de sécurité. Selon le vice-président de la commission de défense dans le Parlement russe France Clintsivitch, la frappe de la coalition est « une dangereuse implication directe dans le conflit armé syrien ».
« La coalition ne cherche pas à combattre le régime syrien ou les forces pro-régime mais est prête à se défendre si des forces pro-régime refusent de quitter la zone de déconfliction », a précisé la Coalition dans son communication.
« Plusieurs avertissements » ont été donnés avant le bombardement via la ligne téléphonique spéciale mise en place par la coalition avec la Russie, alliée de Damas, a aussi indiqué la coalition.
Al-Tanaf cette base située non loin de la frontière avec l’Irak et le Jordanie est occupée par les rebelles syriens qui sont entraînés par des formateurs américains et britanniques.
Selon l’AFP, des forces spéciales américaines et britanniques sont présentes sur place depuis plusieurs mois.
La coalition a établi dans un rayon de 55 kilomètres autour de la ville une zone de sécurité, dite « zone de déconfliction », où toute intrusion est considérée comme menaçante, indique l’AFP.
Source: Divers