Pour la première fois depuis 1989, l’agence de notation internationale Moody’s Investors Service a revu à la baisse la note de la dette chinoise.
Elle passe ainsi de Aa3 à A1, soit le niveau de pays comme le Japon, la République tchèque et l’Arabie saoudite. Le pronostic de la note est passé de « stable » à « négatif ».
Les analystes de Moody’s pensent que la croissance naturelle de l’économie chinoise va fléchir dans un avenir prévisible, ce qui nécessitera des mesures institutionnelles qui conduiront à la hausse de la dette intérieure déjà conséquente. « Compte tenu des restrictions de la politique monétaire liées au reflux potentiel des capitaux, la croissance sera stimulée par des mesures fiscales, ce qui entraînera une augmentation des dépenses des compagnies publiques et pseudo-publiques », indique l’agence.
Moody’s prédit que la dette publique nette de la Chine atteindra 40% du PIB en 2017, et 45% d’ici 2020. La hausse de différentes garanties indirectes dans les années à venir devrait être de 5% par an. Dans le même temps, les experts de l’agence ne s’attendent pas à une forte détérioration du profil créancier du pays dans les prochaines années et comptent prudemment sur le succès des réformes menées par le gouvernement chinois.
La bourse chinoise a réagi à cette nouvelle baisse de notation par une chute de 1,2%, Shenzhen Composite de 1,7%, mais les indices ont commencé à remonter par la suite. Le yuan offshore a perdu 0,13%.
Le ministère chinois des Finances a critiqué la décision de Moody’s en indiquant qu’elle avait été prise dans un contexte incorrect de procyclicité pour la Chine. Selon le ministère, l’agence a surestimé les difficultés de l’économie chinoise tout en sous-estimant les mesures prises par le gouvernement afin de lancer de profondes réformes structurelles.
S&P évalue la note de la Chine à hauteur de AA- avec un pronostic négatif. Pour sa part, Fitch donne une note de A+ à la dette chinoise.
Source: Sputnik