Un tribunal de Manama a condamné dimanche l’ayatollah Issa Qassem , à un an de prison avec sursis pour collecte illégale de fonds et blanchiment, a indiqué une source judiciaire, selon l’AFP.
La peine de cheikh Issa Qassem est assortie d’une amende de 100.000 dinars bahreïnis (265.000 dollars) et de la confiscation des fonds collectés. L’agence officielle BNA a indiqué que le parquet envisageait d’interjeter appel.
Deux de ses assistants, cheikh Hussein Mahrous et Mirza al-Obaidli, ont écopé de la même peine.
Le procès de cheikh Issa Qassem, considéré comme le chef spirituel des chiites de Bahreïn, majoritaires dans le petit royaume, s’était ouvert en juillet. Il était accusé d’avoir déposé sur un compte personnel 10 millions de dollars de fonds collectés. Il était également accusé d’avoir gardé chez lui d’autres montants et d’avoir acquis des propriétés pour plus d’un million de dollars.
Cheikh Issa Qassem, 76 ans, a été déchu de la nationalité bahreïnie en juin dernier après avoir été accusé par le ministère de l’Intérieur d’avoir « abusé de sa position pour servir des intérêts étrangers (…) et incité au sectarisme et à la violence ».
Il est confiné depuis dans sa résidence du village chiite de Diraz, près de Manama, dont les accès sont étroitement contrôlés par la police et où ses partisans tiennent un sit-in permanent. Des centaines de ses partisans ont organisé une manifestation dimanche à Diraz pour dénoncer ce jugement, ont rapporté des témoins.
À la veille de l’annonce par le procureur général, les manifestations protestataires en soutien à cet éminent dignitaire chiite se sont intensifiées dans le pays, selon la chaine satellitaire iranienne alAlam.
La région de Sitra était aussi le théâtre des manifestations anti-régime. Les forces de répression du régime des Khalifa ont tenté de disperser les manifestants par des tirs de gaz lacrymogène.
Des rassemblements similaires ont eu lieu dans diverses régions du pays pour soutenir cheikh Issa Qassem.
AlWefac met en garde le régime des Khalifa et demande protection
Pour sa part, l’Association alWefac a mis en garde dans un communiqué, contre les conséquence d’une telle décision, soulignant que « le régime bahreïni entraine le pays dans une nouvelle crise , trés grave, au point de mettre en péril l’avenir du Bahreïn. Car ce régime a ainis supprimé toutes les occasions possibles de réglement politique, en sabotant la sécurité, la stabilité et en imposant l’injustice à une grande majorité du peuple de Bahreïn » selon la chaine satellitaire libanaise alMayadeen.
Et de poursuivre : »le régime a, à travers sa décision contre l’ayatollah Cheikh Issa Qassem a commis un crime religieux car il a méprisé plus de 60% du peuple bahreïni ».
Le texte souligne: « Nous affirmons au monde que nous sommes confrontés aujourd’hui à une guerre sans merci, nous sommes dépourvus de tous moyens de défense voire nous souffrons d’une absence de justice et de paix. Et donc, nous avons besoin d’être protégés pour défendre nos droits en tant qu’êtres humains et en tant que citoyens. Le monde doit assumer sa responsabilité morale, humanitaire et juridique pour assurer la protection des dignitaires religieux bahreinis ».
Source: Divers